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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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l’économie dans le Marx, ira de plus en plus assumer un rôle-guide dans laphénoménologie henryenne, notamment à partir de 1991 : ce qui concorde avec uneprogressive disparition <strong>du</strong> terme de <strong>fondement</strong>. Son bouleversement <strong>du</strong> λόγοςjohannique tentera un déplacement des « rapports », qui toutefois (notamment quant àl’« engendrement » et à la « génération ») ne paraissent pas dissoudre le modèle <strong>du</strong><strong>fondement</strong> onto-phénoménologique – portant le <strong>phénomène</strong> au bord d’une sorte desurfondamentalisation interne (Vie-vivant) 1 .Dans la liberté de confrontation à la contemporanéité philosophique qui lui estpropre, S. Laoureux est de l’opinion que si ces deux modes restaient au fondincommensurables, il serait bien difficile de vouloir les concilier – voire de comprendrepourquoi Henry tenait tant à cette conjonction. En les reprenant sur un plan protohusserlien(« la phénoménologie se donne aussi pour tâche de fonder l’intentionnalitéelle-même »), il se demande « quel sens a-t-il à vouloir fonder l’irréalité ? <strong>Le</strong> nonintentionnelet l’intentionnalité sont difficilement tenables ensemble parce que tout sejoue dans l’immanence […]. En d’autres termes, Michel Henry tente de déployer unevéritable phénoménologie de l’immanence dans laquelle il n’y a tout simplement plusrien à dire de l’intentionnalité […] l’intentionnalité n’est pas à fonder », puisqu’ellereste un concept désormais « superflu 2 ». Notre travail interroge Henry en grande partiedans la tentative de résoudre ce mystère.Troisième aspect formel : le passage à la limite des Sachen <strong>du</strong> mondeà la Wie der Sachen de l’apparaître.Malgré les glissements, les conciliations et les difficultés où nous plonge la théoriede l’apparaître double, Henry est donc en train de dire qu’un « <strong>fondement</strong> » de laphénoménologie intentionnelle peut ne pas représenter une nouvelle hypostase d’unconcept-maître.Mais dégager le <strong>fondement</strong> à travers ces « aspects » formels ne coïncide-t-il pas à« théoriser » sur les <strong>phénomène</strong>s, en les perdant justement ? Ne sommes-nous pas entrain de nous éloigner <strong>du</strong> faire-voir des <strong>phénomène</strong>s, tant de la « phénoménologie <strong>du</strong>monde » que de celle « de la vie » ?Si la position de Henry sur le <strong>fondement</strong> consiste à rendre celui-ci « de part en part<strong>phénomène</strong> 3 », il apparaît moins évident en quoi l’« originaire excédence » et la« réalité » restent capables de faire <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> un « concept » phénoménal. Ettoutefois, le <strong>fondement</strong> paraît pour Henry recouvrir ce caractère : il paraît justement1. Cf. infra, § 21.2. S. Laoureux, L’immanence à la limite. Recherches sur la phénoménologie de Michel Henry, Paris :Cerf, 2005, p. 114-116. À la p. 114 nous trouvons aussi la citation de PV I, p. 106.3. EM, p. 550.97

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