12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« délié » de toute condition préalable et agissant sur elle (même à partir <strong>du</strong> « bas » :aucune dialectique maître-esclave se renverserait), et de l’autre une capacité, voire unpouvoir, à cause de ce caractère de hiérarchisation (le premier n’est pas en ce cas unordre d’apparition des <strong>phénomène</strong>s, mais leur condition), de fonder. Ce qui peutsembler une imprécision fait toutefois partie intégrante <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> théorétiquementdégagé. C’est pourquoi, sur base paratopique, nous définissons formellement le<strong>fondement</strong> premièrement comme l’originaire excédence. Mais si, pour ce qui concernele deuxième point de vue (le pouvoir de « conditionner »), ce pouvoir est amplementanalysé et tiré au clair par Henry comme son pouvoir de s’excéder, en conditionnantl’idée de l’être fondé comme une plénitude et (ensuite) un auto-accroissement (« ledépassement de Soi comme identique à soi 1 », « ou plutôt excédence 2 »), le premier,bien plus dans l’ombre thématiquement, ne s’avère pas moins décisif : l’origine dans lesens de son être-premier, est l’impossibilité de se trouver dépassée dans un ordre <strong>du</strong>fonder – son pouvoir, pour le dire de manière synonymique de l’origine et spéculaire àl’excédence, d’inexcédence.Pour reprendre rapidement le problème de l’Überschuss de la Sixième RechercheLogique, il ne serait formellement possible que pour un <strong>fondement</strong> absolu de s’excéder,et seulement grâce à une mobilité propre qui ne doit rien au contenu fondé, sinon ladétermination comme fondé. Il n’y a aucune catégorie à être intuitionnée, mais si unecatégorie se pro<strong>du</strong>it, c’est celle d’un apparaître non scindé en soi et toujours en excèssur lui-même. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> compris comme non-ultérieurement fondé se tientexclusivement en vertu de son apparaître comme un <strong>fondement</strong>. <strong>Le</strong> pouvoir des’excéder est dû à l’impossibilité de montrer d’être fondé par un contenu « fondé », nid’être compris à son tour comme un <strong>fondement</strong> ultérieur qui lui donne son titre de« <strong>fondement</strong> ». La manifestation de l’apparaître comme <strong>fondement</strong> doit donccommencer à être pensée comme ne devant rien aux opérations de l’esprit, à l’histoire<strong>du</strong> terme, à la dialectique, à l’altérité co-originaire qui peuvent lui sous-tendre. Ce qui,autrement, ne garantirait pas sa manifestation et, donc, son pouvoir de s’excéder.<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong>, alors, n’est hors temps et hors altérité même pas d’un point de vuethéorétique : le <strong>fondement</strong> assure leur disposition en pensant autrement le temps etl’altérité dans l’immanence, en la pensant comme fondée.Cette première surenchère de négations qui vient d’être faite n’est pas semblable àl’Un plotinien. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est pensable autrement que négativement ou parmétaphores : c’est justement le rapport à l’être qui rend possible l’impensable <strong>du</strong><strong>fondement</strong>, et finalement son élévation à l’en-deçà de la conception classique <strong>du</strong><strong>phénomène</strong> comme « rencontre » de l’étant. C’est, au fond, par une parole tout à faitsemblable à la parole <strong>du</strong> monde que s’exprime concrètement la Parole de la Vie.1. EM, p. 591.2. P. Audi, « Notes sur Michel Henry et l’excédence <strong>du</strong> Soi », J. Hatem (éd.), Michel Henry. La Parole dela Vie, Paris : L’Harmattan, 2003, p. 293, cf. infra, § 6.91

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!