12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

echerches scientifiques contemporaines (toujours si nous ne voulons par prendre enconsidération l’épistémologie post-positiviste d’un Feyerabend : il resterait à penser lecadre épistémologique dans lequel le scientifique adhère ou pas, la révolutionscientifique dans laquelle il vit, etc., comme modification de son travail), n’est pasévidente. Si l’on ne s’interroge pas dans la perspective <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans sa fondation,anything goes à ce stade. Quel sens a-t-il à vouloir tout ré<strong>du</strong>ire au <strong>fondement</strong> ? Tout estun processus de la vie, et tout peut lui être contraire.Une opposition si exacerbée entre « culture » et « science » ne pose pas les enjeuxvéritables <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, et, paradoxalement, encore moins ceux de la fondation. <strong>Le</strong>sémergences <strong>du</strong> présent en 1987, date de parution de La Barbarie, comme par exemple lasituation de l’enseignement à l’Université et <strong>du</strong> déclin de la philosophie, justifient lahâte qui poussa Henry à mettre d’un côté la science et la τέχνη, de l’autre Galilée (maisn’avait-il pas réinventé génialement une longue-vue, auparavant une sorte de jouetnéerlandais, pour lever les yeux autrement vers le ciel ?) et les formes <strong>du</strong> capitalismemarchand, derrière la tentative husserlienne pour penser la phénoménologie au« <strong>fondement</strong> » des sciences dans la crise européenne.<strong>Le</strong> nœud critique et fécond concerne le rapport d’interaction de l’altérité moniste ausein <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Pour cela, l’exemple de la science est fourvoyant et faible. <strong>Le</strong>problème est donc très aigu. La science peut aussi, pour Henry lui-même, « marcher »selon les lois de la vie, être donc une « bonne » idéologie.C’est bien plutôt l’économie à poser les difficultés les plus cruciales à la genèse : unesoi-disant « science » dont la forme est celle de la valeur d’usage de la marchandise parsa quantification et sa valeur d’échange. L’économie est capable de constituer unetéléologie qui semble autonome, et par cela agir contre la vie des indivi<strong>du</strong>s à l’intérieurde cette vie, désormais prise dans ce réseau déréalisant : bien plus que la fondation desidées ou les contradictions scientistes. En cela, certains textes au début de La Barbarieparaissent amalgamer le monde de l’in<strong>du</strong>strie aux approches scientifiques de l’art,comme la restauration des fresques avec la méthode <strong>du</strong> carbone 14. Nous devons doncentrer dans le débat sur l’économie, si nous voulons traverser une fondation jusqu’à sapointe extrême, jusqu’au renversement fantomatique de la vie contre elle-même.La philosophie de l’économie chez Marx se configure en effet comme une genèse del’économie, et donc comme une philosophie de la réalité. La praxis est « ce qui confèrel’être » à l’économie, « cette remontée vers une origine, vers une région d’êtrehétérogène à l’économique lui-même, bien qu’elle le fonde 1 ». L’économie estoriginairement dans la vie. S. Brunfaut nous aide encore à distinguer les trois typesd’économie chez Henry : originelle, « économique » et marchande 2 . En plus del’économie comme valeur de pro<strong>du</strong>ction des biens nécessaires à la subsistance et àl’intensification des vécus (on pourrait situer ici l’origine de la civilisation), déjà chezMarx le concept de « pro<strong>du</strong>ction » avait assumé une signification non péjorative, étant1. M II, p. 219-220.2. S. Brunfaut, « D’une fantastique... », op. cit., p. 115.399

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!