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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Mais le concept d’« idéologie » peut n’avoir rien d’idéologique, mais bien exprimerune difficile « auto-donation d’un sens 1 ». C’est ce qui a été récemment comme unefantastique de l’affect, distinguée de sa fantomatique. Par « idéologie », Marx, d’aprèsHenry, entend toute pro<strong>du</strong>ction d’idée. Elle peut représenter la dynamique même desvivants dans ses formes <strong>du</strong> déploiement comme celle de la création, de l’inventivité.L’échange n’est rien d’autre que cela à l’origine, même s’il est fait à la base d’uncontenu devenu objet <strong>du</strong> monde, un pro<strong>du</strong>it. L’idéologie « signifie d’abord, pour la vie,les manières pour elle de se vivre, donc de s’effectuer, de vivre en sa pesanteur unique,sous ses propres variations pathétiques et ses conditions d’existence 2 ». L’apparition del’affect sous son aspect fantomatique capitaliste, l’idéologique de l’idéologie, ensomme, advient lorsque la généalogie de l’idée est prise en sens inverse, à savoircomme genèse de la réalité. L’auteur en vient alors, comme Henry d’ailleurs, às’expliquer à propos de cette inversion, sur la nécessité de penser le seul rapportgénéalogique véritable : à savoir, le « fonder ».[Il remarque certes d’un côté qu’]il ne suffit pas d’affirmer que les catégories idéalesse réfèrent à la réalité ; il faut non pas expliquer mais « dire » la genèse de ces dernières.Ce « dire » est donc une nécessité : la genèse doit être concrète, et « abstraire » signifies’abstraire <strong>du</strong> processus, donc en provenir intégralement. [...]. Là, l’abstraction apparaîtbien comme abstraction non pas à elle-même mais au <strong>fondement</strong> qui ne cesse d’effectuerson intelligibilité intensifiante de soi [...] isolée, la théorie n’est rien et ne peut rien 3 .Cela est fondamentalement correct, mais il faudrait voir comment cette« intelligibilité intensifiante » se déploie dans une manifestation manifestant aussi unestructure autre.La « fuite de la vie ».<strong>Le</strong> premier point est expliqué par S. Brunfaut (qui l’emprunte à son tour à P. Audidans Créer) comme « l’auto-explication <strong>du</strong> mouvement vital » : la transparence de lavie au regard d’elle-même la jette dans le trouble et l’inquiétude. L’écriture de la vieserait donc la nécessité d’une survie dans la répétition de ses propres modes qui vontdifférer l’intelligibilité de la vie elle-même. Cette synergie entre transparence etinquiétude est ce que nous avons appelé l’intranquillité, et qui a consisté à élever ledépassement de soi au seuil <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> monde.Or, il est phénoménologiquement impossible de se débarrasser de soi, comme,pouvons-nous dire, il est impossible de se suicider, à savoir d’accomplir un suicide, unhomicide de soi, sinon en passant par une offense à son propre corps objectif. Ettoutefois, cette illusion, naissant à l’intérieur <strong>du</strong> soi, doit bien prendre le dessus sur tout1. M I, p. 429.2. S. Brunfaut, « D’une fantastique à une fantomatique de l’affect. L’ambivalence de l’idéologie dans leMarx de Michel Henry », Revue internationale Michel Henry, n° 1, 2010, p. 108.3. Ibid., p. 114-115.394

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