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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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ce qui est appelé « je », ou (chez Henry), « ego ».Pourquoi alors parler de « sens de l’être de l’ego », pourquoi relier ces trois termesdans une même expression, si la dépendance « finale » de l’expression s’explique parl’ego, qui n’a aucun sens et n’a pas d’être ? <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> ne serait-il ainsi exempté detoute méthodologie originale, faisant confluer son questionnement sur le « sens » de laquestion ?Il faut tenir compte <strong>du</strong> problème sur la primauté ontologique et ontique de laquestion de l’être dans Sein und Zeit.Dans le texte de 1927, Heidegger n’opère aucune ré<strong>du</strong>ction précédant la questionqu’on peut poser sur le mot « être ». <strong>De</strong> même la position henryenne dans ces pages :elle n’opère aucune ré<strong>du</strong>ction, aucun procédé préliminaire. Dans l’exergue, il pose la« question <strong>du</strong> sens de l’être 1 », qui aboutit à la Daseinsanalyse – ayant la finalité de sonélucidation. Ces passages bien connus <strong>du</strong> chef-d’œuvre de Heidegger, seront proposésselon la version que Henry en donne, en soulignant à chaque fois ce qui est digne del’être.« L’être est toujours l’être d’un étant. C’est à l’étant que la question de l’êtres’adresse, afin de déchiffrer en lui le sens d’être. Or, l’étant qui est choisi comme celuià partir <strong>du</strong>quel le sens de l’être doit être élucidé n’est pas indifférent 2 . » Contrairementà la Seinsfrage, Henry souligne l’étant porteur de la question de l’être. Il a en outreeffectué ce choix de manière effrontément consciente : « l’étant qui pose la question del’être est manifestement un étant privilégié, celui qui fonctionnera comme le Befragtesde la question de l’être, comme l’étant auquel on pose cette question. L’être de laréalité humaine doit d’abord faire le thème de la problématique qui vise à élucider lesens de l’être en général 3 ».Comme l’avait mis en évidence J.-L. Marion, le « sens de l’être » ne s’ajoute auxdeux autres termes qu’en précisant l’identité de l’un d’eux : dans la question de l’êtreainsi construite, l’étant mis en question doit s’entendre exclusivement comme Dasein,« étant remarquable [...] qu’il est l’unique étant pour qui être ait un sens. <strong>Le</strong> Dasein a lesens de l’être, comme un musicien celui de la mélodie, un peintre celui des couleurs, unathlète celui de la compétition 4 ». Mais si l’être vaut pour un étant déterminé, et si cetétant se transcende dans la compréhension des étants, la question selon Henry reste devoir comment un Dasein peut exister dans un mode originaire, qui le fasse justement, àtravers un « rapport » purement phénoménal, « exister » (quel est le <strong>fondement</strong> qui lerend).C’est pour cela que Henry peut affirmer, de par ce choix qui semblerait redevable,d’un point de vue heideggérien, d’une sorte d’hyperbolisation de la1. SuZ, p. [1].2. EM, p. 40-41.3. EM, p. 41.4. J.-L. Marion., Ré<strong>du</strong>ction et donation, op. cit., chapitre « Question de l’être et différence ontologique »,p. 198-200.288

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