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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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donc à son tour « fondée », voire « faite nôtre 1 » selon les mots de Husserl, parl’évidence apodictique, évidence « nécessaire », selon l’usage kantien <strong>du</strong> mot, et à lafois encore, « présence vivante 2 ». Cette évidence apodictique ne coïncide pas, chezHusserl, avec une structure fondatrice : « c’est ma vie pure avec l’ensemble de mesétats vécus purs et de ses objets intentionnels (reine Gemeintheiten) 3 » qui est « faitemienne ». « Certes, le problème de l’apodicticité et, par là même, celui <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>premier d’une philosophie, n’est point encore résolu 4 » : il s’agit ici de poser le lienentre cette apodicticité trouvée et les différents actes intentionnels, exemplifiés ici parla donation de la « mémoire 5 ». La métaphore de la « sphère », la « Seinssphäreabsoluter Ursprünge » comme disaient les Ideen I 6 , sert pour élargir l’intuition àl’ensemble de la constitution de la Sinngebung sans rester toutefois prise dans un pointarchimédique (qu’il serait impossible à « ouvrir » à ses corrélats intentionnels). La« sphère » est la lacune de la phénoménologie, étymologiquement parlant 7 .Lorsqu’il écrit que « le cogito fonde le fait et l’essence 8 », en voulant souligner parlà la différence entre l’auto-intuition <strong>du</strong> cogito d’un côté et l’intuition eidétique etsensible de l’autre, Berger nous pose devant la question de la fondation des deux ausein de la sphère de l’auto-constitution. La forme intentionnelle de l’évidence mondaineou « contingente » d’un côté, et l’évidence apodictique de l’autre (aboutissement de laremontée ré<strong>du</strong>ctive), ne se tiennent point ensemble dans une même structure fondatrice.L’évidence joue en effet ce double statut : elle vise l’objet dans les multiplesadéquations, mais elle ne peut trouver son être « originell » que dans une apodicticité(l’ego cogito) qui n’est pas trouvée dans l’ouverture à l’objet. Ce sera à la figure de la« sphère <strong>du</strong> vécu » de devoir se présenter comme l’espace sans délimitation entre lesdeux évidences, apodictique et mondaine. « Sphère » ou « champ », voire « horizon » :l’expérience interne va être « élargie et enrichie à l’infini 9 », afin de pouvoir penserl’entre-deux qui sépare et unit les deux « évidences ». Dans cette double valeur,comprise à son tour comme élargissement « sphérique » (si l’on nous passel’expression), se constitue un « <strong>fondement</strong> » des sciences qui peut apparaître « nonhypostatique» (puisqu’il n’est pas un « socle », une « base ») en tant que porteur d’uneouverture immédiate à son altérité, et cela jusqu’à l’apprésentation d’autrui.L’ébauche de la Seinssphäre apparaît dès la <strong>De</strong>uxième Méditation. <strong>Le</strong> cogito n’est1. MC, § 8, p. 18.2. MC, § 9, p. 20.3. MC, § 8, p. 18.4. MC, § 9, p. 19.5. Ibid.6. E. Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures I,Paris : Gallimard, 1950, p. 107.7. Non sans rappeler une sorte de Urform à travers laquelle interpréter une pro<strong>du</strong>ction de soi à mêmed’une ambiance intime et vitale à la fois, comme relevé désormais dans la monumentale trilogiehomonyme de P. Sloterdjik8. G. Berger, <strong>Le</strong> Cogito dans la philosophie de Husserl, Paris : Aubier, 1941, p. 78.9. MC, § 12, p. 24.40

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