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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Henry ce qui fait que le corps est posé, « colloqué », dans une portion de ce monde etpartie (même si « spéciale ») de ce monde, de manière que la pensée l’ait toujourscaractérisé en tant que portion « subjective » de ce monde : ou <strong>du</strong> moins se cocaractérisantavec ce monde. Mais le « co- », la relation, ne peut pas posséder une force(la force d’apparaître), pourvu qu’il soit un absolu : ni une portion <strong>du</strong> monde donc, niune relation au monde. C’est pour cela que la fondation (dans un sens propre) ne seracompréhensible qu’à l’aune <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> ici montré.Pour résumer : la question de l’âme et <strong>du</strong> corps, à travers le statut de l’ipséité et lepouvoir d’action sur le continu résistant, nous a poussé à affirmer que la <strong>du</strong>alité ne peutni être externe ni correspondre à une sorte de mélange de forces d’origine hétérogène,mais doit contribuer à renforcer (pour suivre le thème de ces pages) « l’œuvre interne »de l’intranquillité, par une structure charnelle laissant la place à une certaine <strong>du</strong>alité.<strong>Le</strong> « fait primitif » comme <strong>du</strong>alité primitive et le continu résistant.<strong>Le</strong> continu résistant, le deuxième moment de la structure fondamentale, enveloppedéjà la prise en compte d’une série de notions fondamentales mais (vu leur utilisationen concomitance) fondationnels qui ne pourront pas encore être examinés ici, tels que :« effort », « actions », « mouvement », mais feront l’objet d’une étude à part dans lasuite de notre développement.Au demeurant, le thème biranien <strong>du</strong> continu résistant que Henry s’approprie se fait,de prime abord, dans l’apparition des textes henryens, sur la base <strong>du</strong> pouvoir deconcevoir « l’idée de substance », qui est aussi le point crucial (et le plus anti-kantien)de la dé<strong>du</strong>ction biranienne des catégories) pour se pencher, évidemment, vers ladé<strong>du</strong>ction des catégories à travers un sujet non-formel et non-psychologique. La notionde substance ne vient pas en effet de l’apodicticité <strong>du</strong> sujet, mais, puisque l’idée desubstance se réfère seulement à ce qui est vraiment « substantiel », à savoir le<strong>fondement</strong> (« l’ego » ici), elle vient <strong>du</strong> pouvoir <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> de s’exercer en et àtravers une structure ipséisée.Ce n’est pas l’unité de l’ego, mais de ce substratum qu’est le « continu résistant »qu’est finalement dé<strong>du</strong>ite l’idée de substance. La polémique [de Maine de Biran] dirigéecontre le cogito cartésien et contre l’appellation de substance donnée à l’être de celui-ci,le rejet <strong>du</strong> substantialisme en général, l’appel à des philosophies activistes comme cellede Fichte, de Schelling ou de Tracy, accentuent ce mouvement et interdisent à Maine deBiran toute assimilation de la substance avec le fait primitif <strong>du</strong> cogito. Substance etcogito s’oppose bien plutôt comme s’opposent l’être <strong>du</strong> monde et celui de l’ego.L’origine de l’idée de substance, c’est l’altérité <strong>du</strong> monde, ou plutôt c’est le <strong>fondement</strong>de cette altérité, le terme résistant sur lequel s’édifie tout ce qui peuplera le monde 1 .1. PPC, p. 48. Certes, la « substance » n’est pas part <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> ni le <strong>fondement</strong>, puisqu’elle est,comme toutes les notions, univoque au <strong>fondement</strong>. Mais alors ne s’avère-t-il pas que la substance est227

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