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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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« pureté » de l’intuition de l’espace et <strong>du</strong> temps, étant deux médiums « finis », estessentiellement donatrice, et cela sans la limitation de la part de la Ding an sich : c’estexactement le sens qui intéresse à l’ontologie phénoménologique de Heidegger, lamanifestation de l’étant « lui-même » comme possible sans que l’étant en soi puisse sedire connu 1 . Nous avons déjà entrevu à ce propos le rôle de l’imagination pro<strong>du</strong>ctrice(en réalité, la fausse diatribe objet/création reste tributaire d’une dichotomie où c’est lerôle de Grenzbegriff de la Ding an sich qui se trouve subrepticement aboli).Malgré cela, la « signification ontologique pure 2 » a le sens de montrer, en répétantla forme de l’argument contre le monisme, que la réception de l’ontologie kantienne,reprise par Heidegger (et emblématique pour tout le monisme), ne fait rien d’autre querendre incompréhensible la réceptivité : il s’avère donc nécessaire pour Heidegger derecourir à une structure non-réceptive pour fonder la réceptivité. Ou bien, on pourraitdire d’un autre point de vue (mais analogue), la question de l’être oblige Heidegger àpenser la réceptivité de l’horizon comme réceptive, accomplissant les « contre-sens »des <strong>du</strong>alismes.Si l’indigence <strong>du</strong> kantisme a été en revanche la considération de la réceptivitécomme appartenant exclusivement à la connaissance de l’étant, la « création »(Entstand) n’aurait à la limite, pour Henry, aucune influence sur la venue <strong>du</strong><strong>phénomène</strong>, s’« il est de comprendre comment cet étant, que la connaissance crée ouqu’elle ne crée pas, peut cependant se manifester à elle 3 ». Il est donc inutile de sedemander si le sujet connait un objet ou bien une création de mon entendement.L’« obscurité » moniste, d’où vient la question même de l’intentionnalité commeAbschattung, est à prendre au sens propre, comme sa « confusion » de la méthodemoniste avec une possible saisie de l’essence de la manifestation.Mais pour Heidegger,à partir de cette interprétation des concepts de « <strong>phénomène</strong> » et « chose en soi »,obtenue à la lumière de la distinction entre connaissance finie et connaissance infinie, ondoit comprendre également ce que signifient des expressions telles que « au-delà <strong>du</strong><strong>phénomène</strong> » (hinter der Erscheinung) et « pur <strong>phénomène</strong> » 4 .La tra<strong>du</strong>ction consultée par Henry ne signale pas malheureusement (la tra<strong>du</strong>ctionfrançaise <strong>du</strong> § 7 Sein und Zeit n’existait pas encore...) que ce hinter renvoi bien àl’important hinter den Phänomenon 5 , que Martineau tra<strong>du</strong>ira plus justement par« derrière » : Heidegger est donc en train de justifier l’approche commune (et donc lapossibilité d’une Grundlegung sur un terrain commun, le temps comme finitude) de saFundamentalontologie au criticisme de la connaissance finie de la première critique :1. KM, p. 21.2. EM, p. 208.3. EM, p. 210.4. KM, p. 93-94.5. SuZ, p. [36].242

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