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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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formes de l’aporie, ou d’instaurer des antinomies indépassables et qui donneraientplutôt un sens aux régimes d’ef<strong>fondement</strong> ci-dessus indiqués.S. Laoureux parle à cet égard d’un « hyper-transcendantalisme » henryen, définitionlui venant déjà de R. Bernet au colloque de Cérisy dédié à Henry 1 : « la totalité de laréalité empirique a été transcendantalisée 2 ». Nous préférons à cela le terme d’hypertranscendantalisation,qui insiste davantage sur le devenir transcendantal de toutcontenu sous la forme de la phénoménalisation originaire hyper-transcendantale. C’estsans doute à travers un tel procédé qu’il faut entendre le propos henryen, quimaintenant résonne pleinement, de « fonder l’intentionnalité elle-même 3 ».Un procès d’exclusive hyper-transcendantalisation conserve toutefois des instances,d’après nous, encore très formelles et surtout très aporétiques (dans le sens <strong>du</strong> § 4). Laréalité ek-statique, dans une hyper-transcendantalisation, n’aurait aucune place, sinoncelle d’une pure initiation au problème de la généalogie. <strong>De</strong> ce point de vue, la positionde S. Laoureux, qui explicite sans doute des tendances bien présentes chez Henry luimême,condense l’ensemble de l’aporétique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, à savoir une transformation<strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans un renvoi « radical » pour la transcendance (ostension), pour autantqu’engloutissant le tout <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> (phagocytose), pour se positionner enfin au-delàde la phénoménalité (trans-phénoménalité). Si l’on se « contentait » d’envisagerl’hyper-transcendantalisme comme l’œuvre d’une hyper-transcendantalisationaccomplie sur la transcendance, sans se soucier de montrer son œuvre de fondation, neserait-il pas en effet toute la portée de la structure éminemment <strong>du</strong>ale de l’apparaîtredoute qui resterait à envisager comme un <strong>du</strong>alisme incompréhensible, ou au mieuxcomme une dyade formelle ?Il est étonnant que S. Laoureux ait pu parler, à l’égard <strong>du</strong> « <strong>fondement</strong> » ou de la« fondation » comme de rien d’autre que d’un « langage » que Henry utiliserait afin defaire de « ce <strong>fondement</strong> un <strong>phénomène</strong> 4 », a été dû au fait que son ouvrage avait étéconçu avant la parution de Paroles <strong>du</strong> Christ. Nous savons aujourd’hui qu’il n’existepas un « langage » possible dans la phénoménologie de la vie, notamment quant àl’apparaître ; et que cela, concernant le <strong>fondement</strong>, est loin de nous renfermer dans unpur Dire, mais est l’origine de son propre désenclavement 5 . C’est plutôt sans unedimension « fondamentale » de la phénoménalité que nous aurions dépassé laphénoménalité, et donc, accompli « un pas hors la phénoménalité 6 ». Un constatd’hyper-transcendantalisation sous la forme d’un « hyper-transcendantalisme » nous1. R. Bernet, « Christianisme et phénoménologie », A. David, J. Greisch (éds.), Michel Henry. L’épreuvede la vie, Paris : Cerf, 2000, p.198. « Ce qui fait difficulté, c’est finalement toujours la même visiondésenchantée <strong>du</strong> monde et la même conception puriste d’une vie transcendantale étrangère à toutecompromission avec les affaires mondaines ».2. S. Laoureux, L’immanence..., op. cit., 116.3. PV I, p. 383.4. S. Laoureux, L’immanence..., op. cit., p. 187.5. Cf. supra, § 2.6. Ibid., p. 189.326

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