12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La théorie husserlienne des sphères d’appartenance demeure la réponse la plusimportante à la question <strong>du</strong> « comment » se révèle l’autre, pour autant que le risque del’objectivation est toujours une possibilité de mon rapport à autrui. <strong>Le</strong> premiermouvement de la démarche husserlienne, que Scheler répètera, est la mise à l’écart,hors de ma sphère d’appartenance, de tout caractère étranger. <strong>Le</strong>s autres ego, commemoi, auraient, dans leur sphère, un degré d’objectivation.Et ici entre en jeu la question de cette « unité psycho-physique » en tant qu’unité del’étranger en moi, tant <strong>du</strong> côté physique que psychique.Ainsi se dégage ma sphère d’appartenance [Eigenheitssphäre], avec une « nature quim’appartient », différente de la nature objective et incluant en elle mon corps organique[<strong>Le</strong>ib], différent de tous les autres. Dans cette nature ré<strong>du</strong>ite à l’appartenance, les autressont des choses, et moi un <strong>phénomène</strong> objectif "homme" avec son organisme, son âme,bref une unité psycho-physique. La forme spatio-temporelle, ré<strong>du</strong>ite de façoncorrespondante, subsiste dans ce monde et de même ma vie qui reste expérience <strong>du</strong>"monde" et donc expérience possible de ce qui m’est étranger 1 .Ce qui paraît déconcertant chez Husserl, que Henry semble aussi repérer dans ceslignes, est, pouvons-nous dire, cette idée de Natur, qui représente le médium universel àtravers lequel mon corps et le corps d’autrui sont donnés comme appartenant à une« mêmeté ».Ce qui se constitue en premier lieu sous forme de communauté et sert de <strong>fondement</strong> àtoutes les autres communautés intersubjectives est l’être commun de la « Nature »,comprenant celui <strong>du</strong> « corps » et <strong>du</strong> « moi psycho-physique » de l’autre, accouplé avecmon propre moi psycho-physique 2 .L’apprésentation d’autrui à l’intérieur de ma sphère est donc médiat par l’accèsintentionnel à l’intérieur de ma sphère de son Körper. À son tour, son corps renvoie, parune analogie (celle-ci immédiate), à sa <strong>Le</strong>ib. Celui-ci l’argument de Husserl 3 , et celle-cila réponse de Henry. « C’est à partir de cette sphère d’appartenance et des élémentsinclus en elle que l’expérience de l’autre sera constituée. Or ces éléments sont tous deséléments mondains [...] 4 . »Avant de décomposer la sphère en ces « éléments » (terme d’ailleurs un peu vague etatomisant ce que la sphère semblerait plutôt réunir), il nous apparaît plus important depenser que cette métaphore spatiale, dont la rondeur sert inconsciemment à désigner àla fois un noyau, une autosuffisance géométrique et gravitationnelle et un espacefondamentalement clos (« sphère ») surgit lors de la nécessité de l’élargissement <strong>du</strong>1. PM, p. 143.2. MC, p. 102.3. Celui <strong>du</strong> « transfert aperceptif », apperzeptive Übertragung : « Puisque dans cette nature et dans cemonde mon corps (<strong>Le</strong>ib) est le seul corps qui soit et qui puisse être constitué de manière originellecomme organisme) (organe fonctionnant), il faut que cet autre corps – qui pourtant, lui aussi, se donnecomme organisme – tienne ce sens d’une transposition aperceptive à partir de mon propre corps » (MC,p. 93).4. PM, p. 143.419

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!