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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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manifestation. Mais la paratopie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> a été fortement caractérisée par unenégativité imprévisible, et qui n’est pas présente explicitement chez Henry telle quelle.<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> cache en réalité un non-rapport onto-phénoménologique : « <strong>fondement</strong> »est un rapport <strong>fondement</strong>-fondé inconcevable selon une « dialectique » de l’apparaîtreet l’être. <strong>Le</strong> non-rapport est avant tout immanent, il est l’immanence des deux termessans confusion ni juxtaposition de leurs plans respectifs. Cela est loin d’être clair,cependant. La <strong>du</strong>plicité de l’apparaître n’est pas un dédoublement <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>. Il n’ya pas deux vérités, celle <strong>du</strong> monde et celle de la vie, sinon en appartenant à la mêmeœuvre de fondation venant de l’une des deux. Ainsi, il n’y a pas de chiasme àproprement parler, d’inversion dans une symétrie, comme pourrait être le cas chezMerleau-Ponty. Comme il n’y a pas d’hypertrophie de l’auto-donation dans le nonrapportcritique, ainsi il n’y a pas de d’aphanisis, de disparition dans un pur chiasmecachant le <strong>phénomène</strong> dans une phénoménalité absolue 1 : le <strong>fondement</strong> fonde, le fondéne fonde pas mais est fondé.<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est le devenir même <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> à son état phénoménal. Ενδιαφέρον εαυτώ, non pas comme « l’un distingué en lui-même », comme il est juste detra<strong>du</strong>ire le mot d’Héraclite, mais une « unité procédant par elle-même », comme ilserait possible de tra<strong>du</strong>ire librement mais sans erreur dans le terrain ouvert par lacritique fondamentale.Bien qu’il soit continuellement traversé par une aporétique, un retour de l’attitudethéorétique étant toujours contraire à sa « montrance », la crise <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, sacapacité négative de fonder de l’hétérogène, loin de se superposer à celui-ci, ont été lasource même de l’originalité <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> henryen : le <strong>fondement</strong> est un <strong>phénomène</strong>,un pouvoir de fonder un fondé qui n’est fondable (phénoménalisable) qu’à partir <strong>du</strong><strong>fondement</strong> comme <strong>phénomène</strong> (bien que celui-ci soit resté, au début encoreindéterminé).La montrance est donc l’événement même <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> de l’auto-apparaître dansla refonte de l’histoire de l’ef<strong>fondement</strong>, dans une anamnèse immémoriale. Ellebouleverse et réécrit les notions de la philosophie. <strong>Le</strong> caractère térébrant des termes del’histoire de la métaphysique que se réapproprie Henry, comme dans un récit de Borgesdésorientent le lecteur et lui révèlent immédiatement la résistance <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans sarévélation a-signifiante. La montrance <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> se donne dans une pluralitéd’épiphanies, qui ne se limite pas à ce que nous avons dit ou à ce que Henry a dit. Samontrance pédagogique équivaut donc à une épreuve philosophique à partir de notreessai critique (qui considère la crise <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> au fondé dans la capacité négative<strong>du</strong> <strong>fondement</strong>). C’est ici que pourrait se situer un débat sur la finitude : la finitude estpour l’onto-phénoménologie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> un mode fini de comprendre le mode fini,alors qu’il s’agirait de penser dans un mode fini un mode non-fini : quel sens y a-t-il àpenser le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> selon une finitude, à partir <strong>du</strong> moment où il est le1. J. Rogozinski, <strong>Le</strong> moi et la chair, op. cit., p. 198.442

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