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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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pouvoir « marcher » de manière apriorique – ce que Henry appela curieusement le« thématisme » héritier de Kant, c’est-à-dire « l’apparaître thématiquement visé », maisreconnu comme « celui <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> vulgaire, mondain 1 ». Henry remarque quecelui-ci est le point de conjonction de Husserl et Heidegger, bien que ce dernier l’aitfait rapidement et sans se servir directement <strong>du</strong> procédé de ré<strong>du</strong>ction.Dans tous le cas, la donne change si sur ce point la distinction entre laFundemantalontologie et la Begrün<strong>du</strong>ng de Husserl vient d’être opérée.Même Husserl recon<strong>du</strong>it explicitement le terme <strong>phénomène</strong> au grec φαινόμενον, en letra<strong>du</strong>isant avec l’expression « ce qui apparaît », mais il pense ce qui apparaît non pascomme une apparition au sens où Heidegger le différencie par rapport à ce qui se montre,mais le prend directement dans la signification de ce qui se montre. Conformément à ladifférence intentionnelle entre acte de conscience et objet de l’acte, Husserl distingue enrevanche entre ce qui se montre (en tant qu’objet de l’acte) et son apparaître, à savoir sesmodes d’apparition dans les actes de conscience 2 .Husserl déformalise le concept de phénoménologie dans son analyse des actes deconscience, en gardant une indistinction entre ce qui se montre et ce qui se montre desoi-même, mais en distinguant ce qui se montre et son apparaître (« l’essence pure desactes et leur rapport essentiel d’avec les objets 3 »).Heidegger en revanche se doit de définir phénoménologiquement le procédé luimême.C’est l’importance <strong>du</strong> terme λόγος dans le sens complexif de laphénoménologie. Pour définir l’exact « comment » <strong>du</strong> « sich..in ihm-selbst » <strong>du</strong><strong>phénomène</strong>, c’est-à-dire pour pouvoir suivre l’automatisme non conscientielheideggérien et de l’anonymat de l’être, il est nécessaire, pour Heidegger, de recourir àla définition <strong>du</strong> mot lógos, das aufweisende Sehenlassen, « un faire-voir qui met enlumière 4 », et en cela la phénoménologie (mais en tant encore que Vorbegriff dephénoménologie) est le « faire voir à partir de lui-même ce qui se montre tel qu’il semontre à partir de lui-même 5 ». L’union de Phänomenon et lógos est le laisser venir desoi en tant que ce qui se montre à partir de lui-même : rien d’autre, admet Heidegger,« que la maxime formulée plus haut : “aux choses mêmes !” 6 ». <strong>Le</strong> statut « formel » dela phénoménologie, qui nous a porté jusqu’ici, n’est pas cependant à rejeter, maisconserve une valeur « préparatoire ». Pour la phénoménologie historique, nous arrivonsenfin à la nécessité de montrer, comme nous le recommandait justement J.-L. Marion(qui se posa sur ce sillage), les <strong>phénomène</strong>s plutôt que de les démontrer.Vorbegriff de la phénoménologie, « pré-concept » certes, ou mieux tra<strong>du</strong>it comme« concept préliminaire », puisqu’il permet une avancée dans ce que von Herrmann, à la1. EM, p. 116.2. F.W. von Herrmann, <strong>De</strong>r Begriff..., op. cit, p. 37, nous soulignons.3. Ibid., p. 36.4. SuZ, p. [32].5. SuZ, p. [34].6. Ibid.304

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