12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

appropriation, en restant en quelque sorte l’inappropriable absolu le plus propre. Laseule définition positive <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, comme « ce qui est en se manifestant » est doncencore une définition théorético-formelle, et non pas véritablement dite par la méthodede son Dire, par l’onto-phénoménologie. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> ne se dit que dans ses épreuves.La montrance <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, par ses épiphanies, est elle-mêmeévénementielle, sans pour autant qu’elle rentre dans la dialectique effondéed’appropriation-expropriation. Elle fait <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> un événement quidoit toujours être éprouvé dans son pouvoir plutôt que dans la saisie de son contenuphénoménal. La montrance n’est donc ni une idée ni un concept, mais le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong><strong>fondement</strong> dans son non-rapport au fondé, qui doit être maintenant montré réel à partir<strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, pour autant qu’il est le Dire (pour autant que le <strong>fondement</strong> est la vérité<strong>du</strong> fondé, l’apparaître la vérité de l’être).<strong>De</strong> là résulte la nécessité de structurer l’épreuve dans sa pluralité.Parler de « structuration » ou de déstructuration revient à l’identique : donner unestructure au <strong>fondement</strong> ou le lui en ôter équivaut à briser le formalisme <strong>du</strong> dégagementde la problématique, dans une épreuve qui implique le fait qu’elle reste immanente àl’ensemble de son œuvre. « (Dé)structurer » serait sans doute la graphie la plus correcte<strong>du</strong> point de vue formel. « Structuration » mettrait l’accent plutôt sur l’aspect concret etordonné de l’épreuve. La structuration oblige lexique henryen va être voué à « parleronto-phénoménologiquement » le <strong>fondement</strong>. Or, puisqu’il paraît impossible ici, inlimine, d’analyser les épiphanies l’une après l’autre (et, d’ailleurs, une taxonomie <strong>du</strong><strong>fondement</strong> serait un procédé arbitraire), il semble vraisemblable, en premier lieu etsuivant la pédagogie propre au <strong>fondement</strong>, non pas de re-lire Henry « par le biais » <strong>du</strong><strong>fondement</strong>, mais de proposer à nouveaux frais l’épreuve <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> que Henry n’apas dit comme telle.Dans ce mouvement pédagogique plutôt que logique, où l’épreuve excède la preuve,le <strong>fondement</strong> pourra se prodiguer dans ses apparentes synonymies présentes dans lecorpus henryen (souvent utilisées de manière rhapsodique par l’auteur lui-même,source de malenten<strong>du</strong>s et également de prosélytismes). Au lieu de sortir <strong>du</strong> cadre« vivant » de la méthode phénoménologique, la structuration pourrait montrer qu’elletouche « à vif » le <strong>fondement</strong> à chaque reprise sous une complexité même croissante(validant l’idée d’une expérience de sa pédagogie), de plus en plus spécifique etfinalement accrue en vertu de la montrance même des épiphanies (et de l’économieévénementielle de l’épreuve à laquelle le lecteur est soumis, l’inappropriation <strong>du</strong><strong>fondement</strong> <strong>du</strong> point de vue onto-phénoménologique).Si Merleau-Ponty parla de « structuration de l’expérience 1 », il est possible de parlerdans ce cas, dans la radicalisation henryenne au sujet de l’apparaître, de structuration<strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, d’une structuration de la structuration de l’expérience ou1. M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris : Gallimard, 1945, p. 225.155

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!