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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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différence respective de ces termes en tant que notions (que nous avons brièvementtenté de dégager ici) dans le texte où en premier ils s’élucident l’un par l’autre et l’unaprès l’autre, montre que seulement en vertu d’une refonte de la temporalité, il estpossible de se réapproprier d’une cohérence interne qui manque à la pensée de lareprésentation.Pour récapituler, malgré certains choix de lecture discutables, il reste que pourHenry le temps crée un effet un modèle de phénoménalisation qui ne se donne pas telqu’il se pose. <strong>Le</strong> côté « changeant » <strong>du</strong> temps ne revient pas pour autant à rendre lastructure <strong>du</strong> flux, de ce ruit hora virgilien, plus qu’un mouvement objectif ou explicatif<strong>du</strong> rapport aux objets. <strong>Le</strong> temps est une structure fixe (le paradigme de toute structurefixe), et totalement vide de sa propre phénoménalisation : d’où le sens des reprochesd’anonymat et de formalisme adressées à Kant.En revanche, contre la riposte de R. Barbaras, l’auto-affection ne crée pas <strong>du</strong> « jeu »à l’intérieur de la <strong>du</strong>alité interne de l’épreuve de soi. La transcendance moniste restevide ou, au mieux, « remplie » par une structure d’être (= de rapport au monde). L’autoaffectionfondamentale est l’œuvre de ce rapport de manière non figée, mais à chaquefois coïncidant au vécu qui lui correspond, voire à chaque fois « vécue » (lacoïncidence n’est pas une adéquation, mais plutôt sa hylè). À la limite, ce seraitl’intranquillité à revêtir l’expérience <strong>du</strong> changement. Mais le temps n’y est pour rien. Ils’agit donc d’« ébranler le rapport au monde en tant que tel, à savoirl’intentionnalité ». Au début de l’important article de 1987 « Phénoménologie hylétiqueet phénoménologie matérielle », Henry, en reprenant l’argument des variationsimaginaires de la ré<strong>du</strong>ction éidétique chez Husserl, dit au sujet des composants d’unvécu réel : « montrer quels sont ceux qui peuvent disparaître sans que disparaisse ceréel lui-même, quels sont ceux au contraire qui ne saurait varier ou être éliminés, parcequ’ils constituent proprement sa réalité, son “essence” ». Quel est le « rési<strong>du</strong>phénoménologique 1 » alors ?Ce qui sub-siste est à coup sûr un <strong>fondement</strong>. Non seulement il n’a besoin de riend’autre que de soi pour exister, puisque tout ce qui est autre a été supprimé et quejustement il « existe ». Mais il est un <strong>fondement</strong> pour cet autre puisque, s’il est là, l’autreest là aussi. Disons simplement ici, à titre de remarque liminaire, que la phénoménologiematérielle telle que je la conçois résulte de cette ré<strong>du</strong>ction radicale de toutetranscendance qui libère l’essence <strong>du</strong> sous-jacent et de la subjectivité et tant que sa« composante » hylétique ou impressionnelle […] pour autant qu’il ébranlepréalablement le rapport au monde en tant que tel, à savoir l’intentionnalité.Cela pour conclure que :1. PM, p. 15.256

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