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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Mais l’élucidation de l’ego vise-t-elle le même procédé que la quête <strong>du</strong> sens de l’êtrede l’ego ? Mais dans la question sur l’être, le sens de l’être, le demandé, n’était-il pasjustement chez Heidegger irré<strong>du</strong>ctible à un questionnement sur l’interrogé (l’étant,l’homme) ?L’être comme questionné requiert donc un mode propre de mise en lumière, qui sedistingue essentiellement de la découverte de l’étant. Par suite, le demandé, le sens del’être, requerra lui aussi une conceptualité propre, qui se dissocie à nouveauessentiellement des concepts où l’étant atteint sa déterminité significative 1 .Il semblerait, toutefois, que Husserl lui-même l’ait guidé dans cette direction. Henrycite :La généralité que vise l’ontologie universelle ne concerne donc point « l’explicitation<strong>du</strong> sens de tout type d’être que moi, l’ego, je peux imaginer ». Si une telle ontologie seréfère au « sens authentique et universel de l’être en général » […] [c’est] afin de seconsacrer à la généralité absolument originale qui constitue son thème propre et quidépasse délibérément tout genre et toute généralité ayant trait à un genre 2 .En somme, derrière le titre de l’Intro<strong>du</strong>ction de L’Essence de la manifestation (« <strong>Le</strong>problème de l’être de l’ego et les présuppositions fondamentales de l’ontologie ») il y amoins le formalisme de Kant ou l’idéalisme de Fichte ou de Schelling, que l’enjeu plusgrand de l’idéalisme transcendantal husserlien, d’un idéalisme phénoménologique dedisparition de l’objet phénoménologique à l’ombre de la structure de la rencontre au<strong>phénomène</strong>. <strong>Le</strong>s pages citées par Henry sont celles que Husserl, à la toute fin de laQuatrième Méditation, dédie à la question de l’idéalisme transcendantal : « c’est unidéalisme qui n’est rien de plus qu’une explicitation de mon ego en tant que sujet deconnaissances possibles 3 ». L’explicitation est ainsi fondamentale (pour l’idéalisme)pour autant que c’est le sens de la transcendance qui se joue : « l’explicitation <strong>du</strong> sens »de tout ce que je peux imaginer répond au souci d’expliquer le sens « que l’expérienceme donne réellement 4 ». Eu égard <strong>du</strong> sens de l’être qui doit s’expliciter par les pouvoirs<strong>du</strong> « je », l’« explicitation » n’aboutit à rien d’autre qu’à l’opportunité d’expliquerl’idéalisme sur base phénoménologique, en le « fondant » comme irréalité d’uneexplicitation de l’essence. « La preuve de cet idéalisme, c’est la phénoménologiemême 5 ». <strong>Le</strong> « sens » révèle, dans le « je », l’objet qui doit être explicité à partir del’ego transcendantal, et cela en montrant, par cette confrontation à Husserl, que cen’est pas à travers une « explicitation » de soi que cela pourrait se faire. Laphénoménologie paraît aussitôt sui generis. La position henryenne semble se poserautour <strong>du</strong> même ordre de questions : expliquer la transcendance, le monde, à partir de1. SuZ, p. [6].2. EM, p. 16-17, les citations sont de MC, p. 72-74, et les italiques sont de Henry et non de Husserl.3. MC, 72.4. MC, p. 72.5. MC, p. 72.287

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