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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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suite de Heidegger 1 , appelle « la déformalisation <strong>du</strong> concept formel de phénoménologieen un concept phénoménologique (philosophique) 2 ». La déformalisation est ce qui suità la détermination <strong>du</strong> « mode de donation privilégié <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> 3 », afin de garantirle passage justement à cette « ontologie phénoménologique universelle 4 », expressionque Henry fera sienne dans l’intro<strong>du</strong>ction, et qui rassemble une partie des résultatsauxquels prétendait, à son stade théorétique déjà, l’onto-phénoménologie <strong>du</strong><strong>fondement</strong>.Quelle limite assigne à cette incompréhension, le <strong>fondement</strong> henryen ? Henry vaessayer d’atteindre un concept phénoménologique <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> sur son apparaître,qui le fasse sortir immédiatement de sa conceptualité : il utilise au fond le procédéheideggérien dans une perspective husserlienne, pour mettre en contradiction le mondecommun aux deux auteurs, qui est justement le « monde ». Sans s’apercevoir que leprocédé est utilisé déjà par Heidegger lui-même, bien qu’il le fasse au détriment del’immanence et à un mode pur d’auto-donation, que Henry cherche à atteindre et qu’ilreconnaît partiellement chez Husserl (<strong>du</strong> moins en 1991). <strong>Le</strong> procédé réussit-il ? <strong>Le</strong>procédé, dirions-nous, peut-il réussir ? « Comment la méthode phénoménologique estellepossible 5 ? », à travers une si radicale déformalisation ?Nous nous devons de comprendre, avant tout, le concept phénoménologique de<strong>phénomène</strong> selon la phénoménologie historique.Mais par rapport à quoi le concept formel de <strong>phénomène</strong> doit-il être déformalisé enconcept phénoménologique [...] ? [...] Manifestement, ce qui, de prime abord et le plussouvent, ne se montre justement pas, ce qui, par rapport à ce qui se montre de primeabord et le plus souvent, est en retrait (verborgen), mais qui en même temps appartientessentiellement, en lui procurant sens et <strong>fondement</strong>, à ce qui se montre de prime abord leplus souvent 6 .<strong>Le</strong> concept phénoménologique de phénoménologie demande, contrairement au<strong>fondement</strong>, qu’on envisage son « objet » de recherche, le <strong>phénomène</strong>, constitutivementcaché pour autant qu’il est dé-couvert : l’être de l’étant ne se constitue pas par leconcept formel de phénoménologie. La dé-formalisation de la phénoménologie est laconquête de la venue d’une « chose » à l’état de <strong>phénomène</strong>. À travers la notion de« l’être-recouvert » (maintenue, avec toutes les nuances <strong>du</strong> cas, jusqu’à la réflexion laplus tardive sur l’Ereignis), Heidegger montrera l’être de l’étant comme dissimulé, pourautant que chaque <strong>phénomène</strong> en est le « contre-concept » (Gegenbegriff). Ce « contre-» désigne, plus que (comme chez Henry) une refonte sous à travers l’originaire <strong>du</strong>1. SuZ, p. [35] : « par rapport à quoi le concept formel de <strong>phénomène</strong> doit être déformalisé en conceptphénoménologique ? ».2. F.W. von Herrmann, <strong>De</strong>r Begriff..., op. cit p. 23, nous soulignons.3. Ibid., p. 21.4. SuZ, p. [38].5. PM, p. 128.6. SuZ, p. [35], « verborgen » est en italique dans le texte allemand.305

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