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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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conforme non plus à ce que le commentaire henryen <strong>du</strong> quatrième principe marionien avoulu dire. La donation de soi <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> dépend, comme nous l’avons vu, de lastructure auto-affective. Il n’y a pas de donation sans auto-donation pour Henry ! Lapartie qui est censée mieux l’expliquer (à travers l’exemple <strong>du</strong> « mur »), en passant parla question insurmontable chez Henry de « la réalité de la donation », est ôtéesubrepticement dans la citation faite par J.-L. Marion afin de faire paraître l’exactcontraire : que l’ipséité appartient à la donation (sous-entendant, de manière funeste sil’on lit le passage en entier, la donation d’un étant) ! Ce qui revient à contredire Henry,tout en puisant, en plus, à son « nom ». Pour Henry, la donation à travers le « semontrer soi-même » d’un étant (suivant Heidegger, comme nous le verrons bientôt dansle détail), signifie en effet qu’elle advient par un Soi qui n’appartient à sa donationqu’en tant qu’auto-donation, et non pas l’inverse !La fécondité que nous apercevons dans cette bévue, au-delà <strong>du</strong> désir évident demontrer un rapprochement à Henry, correspond à l’essence véritablement henryenne <strong>du</strong>départ de Étant donné : « la décision sur la donation équivaut à une décision sur laphénoménalité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> 1 ». J.-L. Marion, en l’empruntant chez Henry, vise la« phénoménalité », le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> Wie de la Sache, comme disait le « troisièmeaspect formel <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> », plutôt que le <strong>phénomène</strong> de la Sache. Mais laphénoménalité n’est pas corrélée à un « <strong>fondement</strong> » (le mot n’est jamais utilisé par J.-L. Marion), ce qui l’empêche de voir que la phénoménalité elle-même est, de manièrehenryenne, le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> 2 . <strong>Le</strong> différend devient plus évident, alors, parcette autre phrase de J.-L. Marion, à la fois henryenne et contredisant Henry : « ladonation […] condition non fondatrice et pourtant absolue de la montée <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>vers sa propre apparition 3 ». Or, J.-L. Marion apparaît très prudent dans l’explication de« l’originarité ». La « forme pure de l’appel », le « fait pur de l’appel », ne fonde rien,laisse le <strong>phénomène</strong> apparaître de soi, tout en permettant la plus « stricte ré<strong>du</strong>ction » etdonc « la plus ample donation 4 » : pour ce qui concerne le débat d’avec Henry et doncla « riposte » adressée à Henry, 1) il n’y aurait aucune deuxième phénoménalité àdégager, puisque 2) le <strong>phénomène</strong> s’évaluerait au degré de sa donation (selon sa« saturation »).Après avoir partagé la critique marionienne de Heidegger et de son appel de l’être,jugé trop ontique 5 , Henry admet que la ré<strong>du</strong>ction de Ré<strong>du</strong>ction et donation aurait atteintla phénoménalité pure, « l’apparaître le plus originel. Dans le quatrième principe, tout1. ED, p. 30.2. Rappelons que, étrangement, « le principe de phénoménalité » apparaît sous la plume de Dilthey.Celui-ci, selon Heidegger, manqua de « l’interprétation ontologique de l’être de la conscience » (SuZ,p. [209]).3. Ibid.4. J.-L. Marion, Ré<strong>du</strong>ction et donation, op. cit., p. 305.5. Cf. supra, § 7.271

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