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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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désigner la méthode de décèlement <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> comme un savoir fondamental ?C’est indiscutablement dans l’atmosphère cartésienne <strong>du</strong> fundamentuminconcussum, que la phrase la plus claire et dense de signification de toute l’œuvrehenryenne sur le « <strong>fondement</strong> » va être proférée (exception faite pour celle qui sera sadéfinition formelle <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>) :<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong>, s’il est autre chose qu’une simple hypothèse métaphysique, doit encorefaire la preuve de sa réalité, et cela sans qu’il soit fait appel à des considérations ou à desthéories médiates dont l’enchevêtrement est toujours censé obéir à un lien logique. L’êtredoit pouvoir se montrer 1 .Voici le passage le plus clair et le plus simple, dans la contestation <strong>du</strong> primat <strong>du</strong>discours logique, définissant le « <strong>fondement</strong> ». En même temps, Henry aperçoitl’urgence de le situer au-delà d’une métaphysique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Ce texte va de paird’avec celui, strictement phénoménologique et parodiant le fameux mot kantien, de« l’être doit pouvoir se montrer 2 ». <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est ce qui fait que (de) l’être semontre.Et toutefois, Henry ressent déjà le besoin d’ajouter peu après : « l’affirmation selonlaquelle l’être doit pouvoir se montrer est ambiguë 3 » – au point de faire dire parexemple à J.-L. Marion que si « une étude sur le sens de l’être de la phénoménologiematérielle manque encore », c’est aussi parce qu’il y aurait des indécisions henryennessur l’être, y compris sur « l’être » qui « doit pouvoir se montrer 4 ». Mais J.-L. Marionne cite ni ne prend en considération le contexte dans lequel cette deuxième reprise estformulée (ni le sens que l’être avait déjà assumé dans l’œuvre henryenne lors de sapremière formulation comme <strong>fondement</strong> s’apparaissant). C’est en effet à l’intérieur <strong>du</strong>cadre de la « critique » <strong>du</strong> monisme, qui comprend l’être et son « devoir se montrer »sans son propre <strong>fondement</strong>, que se montre une telle ambigüité – autrement dit, sans lacohérence de l’être à son <strong>fondement</strong> phénoménal, présent clairement dans sa premièredéfinition. Lorsqu’on lit la suite de la phrase, il devient encore plus clair que « cetteambigüité s’accroît au point d’égarer la recherche et de travestir la signification de laproblématique qui vise l’essence lorsque la possibilité pour l’être est mise en relationavec la phénoménologie 5 » et que la phénoménologie, selon Henry, ne feraitqu’« élucider » la phénoménalité comme si celle-ci était une pièce détachée de lapratique intellectuelle <strong>du</strong> phénoménologue, quelque chose qui devrait être porté à lalumière et qui auparavant était obscur. Elle arriverait, en quelque sorte, quand les jeuxseront faits, quand le <strong>phénomène</strong> apparaîtra dans la lumière d’une mise au clair1. EM, p. 49-50.2. « Das : Ich denke muss alle meine Vorstellungen begleiten können » (KRV, B 132).3. EM, p. 165.4. J.-L. Marion, « L’invisible et le <strong>phénomène</strong> », dans J.-M. Brohm et J. <strong>Le</strong>clercq (éd.), Michel Henry,Lausanne : L’Âge d’homme, 2009, p. 225, note.5. EM, p. 165.72

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