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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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<strong>De</strong>scartes ait eu le « pressentiment génial 1 » <strong>du</strong> corps subjectif comme étant son propre<strong>fondement</strong>, « l’idéal de <strong>De</strong>scartes est, en effet, celui de la connaissance théorique etintellectuelle qui est comme une appréhension impassible de l’être mathématique 2 ».Mais, comme il le fera plus clairement au sujet de <strong>De</strong>scartes dans Généalogie de lapsychanalyse, Henry n’avait pas perçu que dans les Meditationes déjà « la pensée estaffective 3 » : le cogito, dont s’était approprié Husserl ainsi que Sartre, resteessentiellement une entité intellectuelle dans Philosophie et phénoménologie <strong>du</strong> corps.Au demeurant, Henry n’a donc jamais détourné le regard de cet « être qui est unparaître 4 ». L’opportunité, pour ce « paraître », de se montrer comme manifestantimmédiatement son originarité face à l’altérité relative <strong>du</strong> fondé, est dans le néobiranismede Philosophie et phénoménologie <strong>du</strong> corps envisagée par l’apparition-limite<strong>du</strong> corps organique : le corps n’est pas une réalité extérieure, désincarnée, contingente,mais un <strong>phénomène</strong> unique manifesté de manière <strong>du</strong>ale, à savoir une incarnation 5 . « Jesuis la vie de mon corps, l’ego et la substance de son organisme, la matière et leprincipe de ses mouvements, et c’est parce qu’il ne serait rien sans ce <strong>fondement</strong> qu’estpour lui la vie absolue de la subjectivité que notre corps transcendant, qui n’est que lafrontière de cette vie, trouve en celle-ci son unité et le principe des déterminationsontologiques qui font de lui le corps de l’ego 6 ».La <strong>du</strong>alité subsume la génétique : elle rejette tout <strong>phénomène</strong> intermédiaire puisque,à travers la « frontière » <strong>du</strong> corps organique, elle peut établir l’appartenance au règnede la passion et simultanément la limite sur laquelle ce pouvoir s’exerce, et donc sanon-appartenance et sa manifestation comme au-delà de mon pouvoir, un « continurésistant ». À la différence <strong>du</strong> <strong>du</strong>alisme cartésien, la théorie biranienne des trois corpsreprésente aux yeux de Henry un enseignement resté isolé – d’autant plus que la théoriedes trois corps peut se faire en vertu d’une <strong>du</strong>alité non <strong>du</strong>aliste, à savoir, non moniste 7 .Étant donné les résultats obtenus contre le <strong>du</strong>alisme « figé » <strong>du</strong> cartésianisme(soumis à l’anatomie métaphysique de la glande pinéale), une telle tripartition s’opposeau <strong>du</strong>alisme non pas seulement en raison <strong>du</strong> rôle fondateur <strong>du</strong> corps subjectif (puisqueHenry, comme il l’a été dit, reconnut déjà que <strong>De</strong>scartes avait eu la première intuitionde celui-ci) mais par son action sur le corps organique. Une structure <strong>du</strong>ale appartientaussi au corps propre, qui se partage entre corps organique et corps objectif. C’est autravers <strong>du</strong> corps organique (qui « annule » en substance toute opposition rigide etpermet l’avancement <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> jusqu’au monde) que, nous l’avons vu, il estpossible de comprendre la relation à son propre corps comme étant le terme d’unmouvement (le continu résistant), et surtout étant sa propre dynamique de déploiement1. PPC, p. 194.2. PPC, p. 195.3. PPC, p. 197.4. PPC, p. 128.5. Nous renvoyons encore supra, au § 9 pour une première esquisse de ses notions.6. PPC, p. 174-175, nous soulignons.7. Cf. supra, § 7.372

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