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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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pensée de Henry, lui venant pour la première fois de son intérieur 1 : celle formulée parun collègue et talentueux ami, plus jeune d’une génération, estimateur et en mêmetemps critique de la phénoménologie matérielle : Jean-Luc Marion.<strong>Le</strong> dialogue inaccompli : M. Henry et J.-L. Marion.La riposte de J.-L. Marion se présente d’abord au sein un dialogue malheureusementinaccompli. « Inaccompli » veut dire deux choses ici, sur deux niveaux différents etégalement possibles, dont le second aggrave le premier : que le dialogue n’a pas étémené jusqu’à son terme, et peut-être aussi qu’il n’a pas été effectué en tant quedialogue. Essayons d’y voir plus clair.Si l’on ne peut pas en dire autant pour Henry, nombreuses sont les références dansl’œuvre de J.-L. Marion à celle de Henry ; mais presque toutes paraissent de pur« accompagnement » en note au texte de J.-L. Marion lui-même, ou, comme au débutde Étant donné, d’accompagnement « biographique », voire presque de soutienpersonnel à une œuvre, celle henryenne, encore peu connue. Cela est fortementlimitant, puisque, si d’une part cela constitue « l’intimité » de leur lien biographique (ilspartageaient sans doute une estime mutuelle, qui dictait une affabilité réciproqueévidente dans les textes), de l’autre il est difficile d’en isoler comme s’il s’agissait d’un« débat », d’une série d’objections et de réponses en style anglo-saxon. C’est sans doutepour cela qu’une reconstruction n’a jamais été « lisible » à présent par les spécialistes.Et que les objections de J.-L. Marion n’ont jamais été mise en évidence pour lescommentateurs de Henry, ni l’inverse. Si nous le faisons ici, c’est parce qu’un teldialogue inaccompli, dans son propre « inaccomplissement », est hautement significatifpour le <strong>fondement</strong> et constitue le cœur même de la difficulté de montrer sa montrance.<strong>De</strong> surcroît, les seuls deux textes où chacun des auteurs vise réciproquement etplutôt « massivement » le travail de l’autre, écrits à trois ans de distance – ces textes netraitent nullement <strong>du</strong> même sujet. J.-L. Marion se rallie essentiellement aux analysessur <strong>De</strong>scartes dans Généalogie de la psychanalyse 2 , et pense creuser une directionhenryenne dans sa « dernière formulation <strong>du</strong> cogito : la générosité », qui clôture sacontribution 3 ; Henry, pour sa part en 1991, entame une discussion à peine critique au1. C’est peut-être à cause de cette impossibilité de la situer comme antinomie (et donc sans possiblefiliation ni orthodoxes ni hétérodoxes) qu’elle est toujours passée sous silence et dans les peu d’étudesqui prennent en compte ces deux auteurs, et plus généralement dans celles qui tentent de penser le débathenryen en son temps.2. Cf. infra, § 16.3. M. Henry, « Quatre principes de la phénoménologie », Revue de métaphysique et de morale, n. 1,1991, p. 3-25, repris et remanié (fortement dans la partie finale) en PV I, p. 77-104. Cet article estprécédé, si on songe à la confrontation directe entre les deux amis, par J.-L. Marion, « Générosité etphénoménologie. Remarque sur l’interprétation <strong>du</strong> cogito cartésien par Michel Henry », <strong>Le</strong>s étudesphilosophiques, n. 1, 1988, p. 51-78, repris comme « <strong>Le</strong> cogito s’affecte-t-il ? La générosité et le derniercogito suivant l’interprétation de Michel Henry », Questions Cartésiennes. Méthode et métaphysique,262

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