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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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« ultimes » de la phénoménologie. Comme le dit une phénoménologue italienne, proched’une position ouverte au dialogue avec la philosophie extra-continentale, pour qui ladifférence entre Begrün<strong>du</strong>ng et Fundierung reste non remarquée ou inessentielle :<strong>Le</strong> sens où on peut dire que la phénoménologie s’occupe même de la fondation dessciences est totalement différent de ceux, dirions-nous, cartésien et kantien (quicomportaient respectivement l’idée d’assurer (assicurare) une certitude absolue <strong>du</strong> savoiret une irrévocabilité absolue de ses structures conceptuelles). Tout au contraire, lamétaphore même de la fondation comme garantie de stabilité et assurance (sicurezza) <strong>du</strong>savoir est totalement étrangère à l’esprit de la phénoménologie, pour laquelle l’essencede la pensée rationnelle est partout la possibilité <strong>du</strong> doute et d’une épreuve contraire –condition dont on ne peut s’abstraire (imprescindibile) d’une vérification toujoursnouvelle et toujours plus soignée. C’est pour cela que je proposerai d’abandonner leterme de « fondation » (fondazione), à moins de l’entendre dans le sens technique de laFundierung 1 .Techniquement, la Fundierung semble donc s’éloigner <strong>du</strong> problème de l’intuition dela catégorie et encore plus de celui fondation (Begrün<strong>du</strong>ng) des sciences. Mais la« métaphore », si de métaphore il s’agit, traverse plusieurs lignes de forces de l’œuvrehusserlienne, jusqu’au croisement d’avec l’œuvre heideggérienne. À la lumière de sesdeux utilisations, et de manière générale, nous pouvons affirmer que la Fundierungindique ce qui n’est pas « présent » à la conscience, mais lui donne une structure sousla forme d’un « rapport ». En participant de la même aire sémantique, « <strong>fondement</strong> »révèle ainsi certaines lignes de forces de la manière globale de s’approcher aussi biende la constitution transcendantale que <strong>du</strong> rapport primitif, à partir d’une ouverturetranscendant l’horizon subjectif.En tout cas, il apparaît évident que l’excédent <strong>du</strong> Fundieren est, en tant que tel, nonrésolu et non résoluble sinon en recourant à « l’être de la copule » comme ouvrant lechamp d’interrogation sur l’être lui-même (comme chez Heidegger), ou bien en virantdécidément vers une phénoménologie de la constitution de l’objectivité à partir d’unIchpole immanent de certitude absolue – comme Husserl, à partir des résultats d’IdeenI, le soutiendra dans le néo-cartésianisme de 1929-1931.La constitution phénoménologique, le double sens de l’évidenceet l’ébauche de la Seinssphäre.Si la Fundierung détermine essentiellement un point central de la penséephénoménologique, l’idéal préconisé par la Begrün<strong>du</strong>ng prit une forme qui, à travers laré<strong>du</strong>ction phénoménologique, a porté Husserl dans sa maturité vers unephénoménologie de l’immanence constituante. Mais la constitution, justement, finirapar prendre le dessus et effacer le sens thématique <strong>du</strong> fundieren et de l’excès, sous1. R. <strong>De</strong> Monticelli, La fenomenologia, www.swif.it, 2004, p. 61 (nous tra<strong>du</strong>isons).38

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