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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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1931 1 ) de Vom Wesen des Grundes.Que cela soit clair : il ne s’agit pas d’un « dialogue » entre les deux penseurs ; il nes’agit pas de voir l’un comme se portant expressément à complément de l’autre, bienque l’état de fait <strong>du</strong> sens <strong>du</strong> Grund en ces années puisse laisser pressentir un telmouvement. Cette complémentarité n’est pas une unité d’intentions, mais de deuxchemins se bifurquant dans le même axe. Il s’agit d’une ultérieure « vérification » deleur différence au sujet de la Fundierung à l’aune de la clarification <strong>du</strong> projetphénoménologique le long des années 1901-1929. Chez Husserl, le <strong>fondement</strong> est une« origine » pour autant qu’elle est aussi le τέλος garant <strong>du</strong> statut de la phénoménologieau sein des savoirs, en plus d’être le seul savoir sans préalable objectal – puisques’identifiant à la constitution de l’objet lui-même. Cela n’est pas une auto-démarcationspéculative, mais plutôt l’évidence à soi (apodictique) comme préalable de la sphère <strong>du</strong>vécu où mes actes se constituent vers le monde. L’effondrement heideggérien <strong>du</strong> Grunddans l’Abgrund est essentiellement homogène au regard de l’horizon ouvrant <strong>du</strong> vécu,tout en préparant une démarche positive de Fundamentalontologie, qui va se radicaliserdès 1930. L’Abgrund, en effet, sans nécessiter d’un acte constituant, justifieontologiquement le Grund de la monstration. Il propose de penser celui-ci selon le<strong>phénomène</strong> de l’être, afin d’éviter un positionnement spéculatif <strong>du</strong> Grund lui-même, simondain soit-il. <strong>Le</strong> différend sur le <strong>fondement</strong>, joué quant à l’excédence de l’intuitioncatégoriale, reste intact malgré un rapprochement des vocables <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> commeétant la transcendance dans le rapport au monde.Cette dernière articulation husserlo-heideggérienne ici tentée, si elle semble mettreen avant une possibilité de repenser le <strong>fondement</strong> au-delà de la cause, de la substance,de la raison, dans le différend toujours à l’écart, toujours ouvert à l’altérité, toujourssans-fond, qui constitue le rapport au monde, nous porte à nous interroger 2 sur unepossibilité autre quant à l’utilisation <strong>du</strong> terme de « <strong>fondement</strong> » et sur les raisons d’unmanque de thématisation explicite chez ces deux auteurs et, au fond, de la quasi-totalitéde la phénoménologie exception faite de Michel Henry. En effet, même au long de cespages, le seul moment où le <strong>fondement</strong> a montré une sorte de « validité », a été celui de1. On pourrait objecter que les Pariser Vorträge, prononcées en 1929, diffèrent de la citation que nousavons prise en ouverture, qui est de 1931 (comme tous les textes des MC ici considérés). En réalité, enlisant les Pariser Vorträge, il n’est pas difficile d’apercevoir, quant au « Begrün<strong>du</strong>ng », le même esprit, etla même terminologie (« Wissenschaftbegründen », « universale Philosophie begründen »), bien que MCen soient une réécriture. Ces thèmes et ces termes précèdent bien les MC, parues en 1931 ; mais,néanmoins, s’il est in<strong>du</strong>bitable qu’avant 1929 chez Husserl la <strong>fondement</strong>alité de la phénoménologie (parrapport aux sciences et en tant que savoir certain de sa méthode et de ses objets) est présente, il finit parassumer, dans la réflexion génétique des années 1930 (et a fortiori chez Heidegger, où la Kehre de VomWesen der Wahrheit et la réflexion sur la poésie de Hölderlin dans la conférence de Rome feront <strong>du</strong>Grund la forme <strong>du</strong> questionnement métaphysique, une « thèse » métaphysique, ein Satz) la solidité mêmede la culture européenne dans la crise des sciences.2. Nous reprenons ici certaines analyses qui ont paru dans notre article (texte issu d’une conférence auxArchives Michel Henry en décembre 2010) : « Intro<strong>du</strong>ction à une étude <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> henryen entrephénoménologie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> et ontologie de l’effondrement », dans G. Jean, J. <strong>Le</strong>clercq, Michel Henry.(Re)lire la vie, Presses Universitaires de Louvain-La-Neuve, 2012.46

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