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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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possibilité non-médiate qui soit immédaitement sa propre épreuve. Une approchetranscendantale dominée par la recherche d’une condition de possibilité non médiate 1 ,ne laisse toutefois pas encore entrevoir, quant à Henry, ni pourquoi ces conditionsdoivent être absolues (des conditions « inconditionnées »), ni la manière de sauver cettepureté malgré son inséparabilité (immédiateté) à un mode de manifestation hétérogènefondé dans sa différence, contaminé d’une expérience « empirique », dérivée 2 .Or, comment la subjectivité et l’épreuve de soi montre l’intranquillité dans un nonmonismenon-<strong>du</strong>aliste ? <strong>Le</strong> biranisme henryen, en nous ouvrant le chapitre 2, nousaidera à chercher une réponse.Historiquement, déjà le scepticisme grec avait suspen<strong>du</strong> de la réflexion (et donc <strong>du</strong>privilège accordé à la pensée) « en le ré<strong>du</strong>isant [le monde] à ces modes objectifs etmouvants 3 », ouvrit une fenêtre méthodologique à <strong>De</strong>scartes, qui put mener à bien ledoute dans « l’expérience subjective de la vision », qui « est l’auto-révélation de cettevision à elle-même, pour autant toutefois que, étant celle <strong>du</strong> voir, elle ne consiste paselle-même, en tant que révélation, en un tel voir 4 ». Ce procédé régressif vers un lanotion d’hypokéiménal montre que le Fond de l’empirisme transcendantal <strong>du</strong><strong>fondement</strong> doit être compris non différemment d’une expérience, et qu’un telhypokéimenon éprouvé n’est plus référentiel (celui-ci dépendrait encore d’Aristotecomme sujet réel de propriété et sujet logique de prédicats), mais un inconditionnés’éprouvant dans son dynamisme intrinsèque qui l’élève, par l’excédence, à êtrecondition de possibilité : ce qui nous donne l’accès à l’auto-affection, une « structure »<strong>du</strong> Soi qui « prescrit » en éprouvant sa structure comme non-sortie de Soi. « Existe-t-ilun mode d’aperception interne ? », comme le demanda Biran et comme il est répétédans l’article, signifie que « l’empirisme » a le sens fort de cette expérience qui nedevrait pas sortir de la limite <strong>du</strong> transcendantal qu’elle montre en l’étant elle-même.La notion d’aperception revêt un intérêt considérable dans le chemin portant àélucider voire à résoudre l’indépendance de l’épreuve de soi sur l’épreuve de l’objet,déterminant l’hypokéiménal <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> et, en même temps, en dissolvant sa1. Chez Kant, les conditions de possibilité de la connaissance sont l’espace et le temps qui contiennentdes rapports <strong>du</strong> conditionné à ses conditions, comme Kant semble le dire en 1793 dans <strong>Le</strong>s progrès de lamétaphysique en Allemagne depuis <strong>Le</strong>ibniz et Wolff, Paris : Vrin, 1968, p. 76.2. Bien que souvent sensible à la philosophie henryenne, pour N. <strong>De</strong>praz (Lucidité <strong>du</strong> corps, op. cit.,p. 224-225) « la seule articulation féconde correspond à une co-générativité des deux niveaux, 1) quiimplique une inter-action dynamique des plans, c’est-à-dire leur véritable interpénétration par cointériorisationet intensification mutuelle 2) dont le résultat tangible est la transformation d’un champ parl’autre et vice-versa. […] une telle co-générativité, aussi mutuelle soit-elle n’est jamais et ne saurait êtrepurement symétrique. […] l’empirisme transcendantal revendiqué ici ne saurait, dans l’oxymoron qu’ilrecèle, placer empirique et transcendantal sur un complet pied d’égalité ». Mais <strong>De</strong>praz ne dit pas en quoiils ne sont pas égaux (comme dans une dialectique), et bien qu’elle penche pour le transcendantal, « maiscon<strong>du</strong>it à faire état de deux inflexions possibles de cette co-générativité, soit empiriste, soittranscendantale » (p. 226). <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique serait-il la mo<strong>du</strong>lation de leur relationd’asymétrie ?3. PV II, p. 26.4. PVII, p. 48.213

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