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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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effort. Un effort qui implique aussi un cadre social non-indifférant : par ce déplacementperpétuel dans la scène de l’énonciation, l’auteur (Henry) et la personne qui en étudiel’œuvre sont obligés de trouver un nouveau lieu de positionnement, entièrementparatopique : ils « font œuvre ».Or, le « <strong>fondement</strong> », dans le Dire, habite un lieu instable et non-assignable, même si(en augmentant le paradoxe et en forçant le propos de D. Maingeneau), une telleapproche <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> devait rester elle-même l’œuvre épitopique, puisque le<strong>fondement</strong> n’est pas un lieu et sa mobilité lui appartient hors la discursivité : iln’accepte même pas une délocalisation topologique sinon, justement, préalable,anarchique, non-dogmatique, stratégique.La paratopie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, en déplaçant le <strong>fondement</strong> pour qu’il soit compris (parexemple comme fondant et fondé), voire en participant quelque part d’une approchedébitrice de l’ef<strong>fondement</strong>, est donc le faux départ d’une étude sur le <strong>fondement</strong>. En uncertain sens, elle est le plus faux départ, un départ quasiment postiche. La « stratégie »n’est donc pas celle déconstructiviste-constructIbidste de la phénoménologieintentionnelle, qui part <strong>du</strong> constitué pour en retracer ses conditions de possibilitéstranscendantales 1 . La formalité de la paratopie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> met en doute l’ensemblede la méthode phénoménologique sur la base de la Parole que l’auteur Michel Henry al’intention de parler. Dès que la paratopie perd d’abord en pertinence avec laphénoménologie, elle est la possibilité de suivre une position radicale en restant attentifà ce qui lui reste difficile, ce qui chez Henry est la Parole d’un « <strong>fondement</strong> ». Laparatopie est la lecture <strong>du</strong> texte henryen sur la base proto-phénoménologique, projetéevers la phénoménologie mais pas encore entièrement dedans. Elle a besoin de tout lesmoyens pour se dégager, et en premier elle a besoin <strong>du</strong> texte henryen, de la Parole, sansse conformer immédiatement à être elle-même cette Parole (et non pas pour un loisir ouune prise de position, mais à cause de l’inassignable à la Parole qui est le <strong>fondement</strong>).Ce procédé n’est pas seulement un départ qui pourrait sembler « monographique »,engendré par une volonté d’effectuer une étude : c’est Henry lui-même qui nous metdans cet état, puisque nous ne disposons d’aucune autre solution pour affronter leproblème <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>. Nous devrions passer soit par l’intentionnalité soit par laParole.L’outrepassement, à l’intérieur <strong>du</strong> langage, des limites imposées par ce langagemême, vecteur de significations (pour la plupart héritées, utilisées), est un thèmerécurrent dans la pensée contemporaine.La tendance la plus fréquentée porte à se centrer sur le caractère non-signifiant de cenom. <strong>Le</strong> signifiant « insignifiable » exprimé « comme » un signe per<strong>du</strong> dans la langue 2peut, en philosophie, tenter de se défaire d’une signification figée, stratifiée, arrivant àmettre en cause son caractère de « mot ». Il reste toutefois la notion d’indice, voire de1. J. <strong>De</strong>rrida, <strong>Le</strong> problème de la genèse dans la philosophie de Husserl, Paris : PUF, 1990, p. 54.2. G. Bensussan, <strong>Le</strong> temps messianique. Temps historique et temps vécu, Paris : Vrin, 2001, p. 180.66

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