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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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« ce qui est en se manifestant ».Un petit détail qui serait capable de marquer, de manière liminaire et quelque peusommaire ici, un dernier aspect théorétique, concerne en effet le renouvellement de la« méthode » phénoménologique : d’autant plus que cette suggestion nous vientjustement d’une intro<strong>du</strong>ction à la pensée de Henry signée par l’un des auteurs qui aécrit une œuvre protéiforme et versatile dans le sillage henryen, Paul Audi.Un effet d’étrangeté nous a déjà été présenté lors de l’application <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> surle premier principe de la phénoménologie (nous rappelons encore une fois que cettenumération est henryenne 1 ). Pour le reprendre, à partir <strong>du</strong> discours qui nous engageaitci-dessus, remarquons que le deuxième principe de la phénoménologie dit : « zu denSachen selbst ! ». <strong>Le</strong>s « choses mêmes » sont les <strong>phénomène</strong>s ré<strong>du</strong>its à leur contenuphénoménologique effectif : ce qui apparaît, tel qu’il apparaît. « Aller droit aux chosesmêmes », pris en ce sens, équivaut à considérer ce donné immédiat dans sonimmédiation, débarrassé des interprétations et des savoirs successifs qui risquent de lesrecouvrir 2 . On pourrait penser que contre le recouvrement des « choses mêmes » pardes savoirs, des présupposés, chacun avec son propre intérêt particulier, doivent sedresser les attentions de la phénoménologie : de cette manière seulement elle feraapparaître les choses mêmes. Or, pour reprendre notre hypothèse initiale, le <strong>fondement</strong>n’est-il pas ce qui occulte la chose d’un souci préalable à celle-ci ? N’est-il pas mêmel’emblème de toutes les occultations ?Mais Henry effectuera dans cette page un tournant important : les choses mêmes nesont pas distinguées de leur phénoménalité. Il n’y a ni différence d’essence, ni deréalité dans ce débat. Ce passage à la limite, sous le signe de l’onto-phénoménologie <strong>du</strong><strong>fondement</strong>, est fait en direction de « l’objet qui constitue la méthode » (l’apparaîtrecomme objet qui guide la méthode), dans la tentative de ré<strong>du</strong>ire le deuxième principede la phénoménologie à une sorte de Sache insigne (le Wie), à savoir l’apparaître même,causant un clivage non pas entre lui-même et les Sachen, mais entre la méthode portantsur l’apparaître et la méthode con<strong>du</strong>isant aux seules préten<strong>du</strong>es Sachen. L’ontophénoménologiedégage le <strong>phénomène</strong> de l’auto-apparaître comme « Wie der Sachen »,la « phénoménalité pure, l’apparaître 3 ». L’interrogation sur les Sachen devientl’interrogation sur une Ur-Sache phénoménale : il ne reste qu’un pas pour que le<strong>phénomène</strong> soit pensé lui-même tout court comme Ursache, αἴτιον.La condition de l’apparition des choses est donc l’apparition de cette condition : laphénoménalité est le mode de donation <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> des choses mêmes, et le zu de zuden Sachen selbst ne peut porter que vers cette condition.1. « Quatre principe de la phénoménologie » (1991), PV I. Nous reviendrons longuement sur cet article etsur la reprise de cette numération par Marion : infra, deuxième partie, chapitre 3.2. I, p. 44.3. Ibid.98

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