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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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plus connaître le <strong>phénomène</strong>. <strong>Le</strong> terrain de la constitution <strong>du</strong> moi trouve son pouvoir àpartir <strong>du</strong> terrain gnoséologique, celui que l’ontologie (= la pensée de l’être) kantiennetenterait d’édifier sans y réussir.L’ambiguïté de la représentation avait déjà été dénoncée en 1963 lors de la critique<strong>du</strong> monisme. <strong>De</strong> manière analogue au <strong>du</strong>alisme <strong>du</strong> monisme (auquel la représentationappartient comme catégorie « spéciale », notamment des philosophies de laconscience), c’est encore une fois sur une dichotomie onto-phénoménologique (ambo :« tous les deux ensemble » en latin, en différant de uterque, « chacun à son proprecompte ») que la représentation se constitue, puisque « la représentation désigne icil’objet thématique que vise la conscience ainsi que cette visée elle-même dans saparticularité 1 ». Ce qui contredit certes « la manifestation en soi de l’être, la Parousie »,mais en même temps révèle de manière moniste (mais très instructive) l’entrée, dans la« structure ontologique », des déterminations empiriques 2 .Voici l’enjeu de la critique kantienne à la psychologie rationnelle, et donc de laméconnaissance de l’âme : « une connaissance où n’intervient aucun élément empiriquen’est pas une connaissance réelle, n’est pas une connaissance 3 ». <strong>Le</strong> « sens interne » estce qui pour Kant donnera « l’être <strong>du</strong> moi en le soumettant aux conditions de l’être engénéral », « une affection par un contenu étranger, […] la dimension même del’altérité » 4 , ce qui fait que la théorie soit un « échec » à cause <strong>du</strong> « but de rattacher lecontenu empirique <strong>du</strong> sens interne au moi 5 » (encore une fois le problème est celui de la« liaison »).<strong>Le</strong> temps, d’après la lecture henryenne coïncidant avec le sens interne, c’est laréception <strong>du</strong> contenu empirique : la théorie <strong>du</strong> sens interne pour Henry décide del’oubli <strong>du</strong> moi. <strong>Le</strong> sens interne n’est pas capable de se recevoir lui-même, il ne peut pas« se vivre », puisqu’il reçoit un contenu empirique. Sa forme pure est en effet selonHenry « aveugle » puisqu’elle s’éclaire en tant que « démembrée » (pour ainsi dire) <strong>du</strong>pouvoir de la recevoir ; et, en plus, c’est une réalité autre empirique, ce qui fait qu’elleest hétérogène onto-phénoménologiquement à la réceptivité, tout en devant, enrevanche, « faire part » à chaque succession de l’activité affective. Dans la refontehenryenne <strong>du</strong> criticisme, son interprétation-base de Kant semble être, our proposerdidactiquement une image venant de la musique, la suivante : le sens interne seraitcadencé par un contenu empirique venant de la sensibilité. Celui-ci arriverait afind’« hétéro-affecter » celle que Henry identifie, peu fidèle à l’esprit <strong>du</strong> criticisme,comme « l’expérience interne » 6 . En tout cas, celle-ci reçoit l’élément empirique et le1. EM, 174.2. EM, 178-179. L’empirique <strong>du</strong> débat d’avec Kant est dans ces pages appelé (et donc idéalementcorrélé) « déterminations existentielles ».3. PVI, p. 14.4. PVI, p. 15-16.5. PVI, p. 18, nous soulignons.6. PVI, p. 15.236

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