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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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épreuve », en insistant sur ce que cette espèce d’« empirisme transcendantal » peutapporter à la cause <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>.L’excédence <strong>du</strong> Soi : le dynamisme, l’affectivité et le « rythme de la vie ».« Quand nous disons que la vie change, que ce Soi se transforme, nous voulons direce qu’éprouve cette épreuve de soi se modifie mais dans cette modification elle necesse de s’éprouver soi-même, et c’est là justement, dans le changement, ce qui nechange pas 1 . » <strong>Le</strong> Fond nous a montré qu’il n’y a phénoménologiquement rien derrièrece changement ; mais nous ne savons pas encore comment ce dynamisme <strong>du</strong>déploiement permet que cette épreuve puisse effectivement se montrer comme uncaractère non-ultérieurement fondé ni s’aliénant. En suivant l’interprétation de P. Audi,nous pouvons la désigner comme « l’excédence <strong>du</strong> Soi 2 », qui est en effet lemouvement immanent de l’épreuve de soi, « le régime dynamique d’affects, économiepathétique des forces 3 », <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> qui donne la possibilité de ne devoir rien àl’extérieur ni de se désapproprier de son unité.Cet auteur, écrivain en plus d’être philosophie, a insisté sur les potentialités de cetteexcédence. C’est d’ailleurs ce qu’il appelle le tropisme de la subjectivité. <strong>Le</strong>« tropisme », c’est, dans la physiologie <strong>du</strong> monde végétal, la réaction orientée à desstimuli de l’ambiance (par exemple la lumière et la gravité sont les deux sourcesprincipales auxquelles les plantes sont assujetties). Il le définit, quant à un sujet, commele pouvoir qu’a l’épreuve de Soi d’être surtout une force, un pouvoir d’affectivité, avantd’être un affect particulier, « cette tournure pathético-dynamique de la subjectivité, quifait que tout affect est une force comme toute force est un affect ; et c’est cela quifonde, en dernière instance, la mobilité intérieure de la vie 4 ». La notion de mobilitén’est pas, elle non plus, henryenne, Elle est présente déjà chez Heidegger au sujet del’organisme, de ce que pour D. Franck exprime bien ce qui se dérobe à l’apparaître del’être : elle indique le processus de vie <strong>du</strong> vivant selon son cycle de naissance,développement et mort 5 . Chez Henry la mobilité reste une notion rigidementtranscendantale, à savoir fondamentale, synonyme de « dynamisme 6 ». Elle n’impliquepas l’idée <strong>du</strong> développement de l’organisme. Elle ne connaît pas le devenir-mortel desorganes 7 . L’épreuve de soi éprouve le même pouvoir d’éprouver, et cela engage ce1. PM, p. 54.2. P. Audi, Michel Henry, op. cit., p. 147, venant à l’œuvre henryenne par des suggestions <strong>du</strong> Journalintime de Kafka (« excédent de forces »), cité par EM, p.590.3. P. Audi, « Notes sur Michel Henry et l’excédence <strong>du</strong> Soi », op. cit., p. 290.4. P. Audi, Michel Henry, op. cit., p. 145.5. D. Franck, « L’être et le vivant » (1987), Dramatique des <strong>phénomène</strong>s, Paris : PUF, 2001, enparticuliers p. 48-55. Nous trouvons dans cet ouvrage les références bibliographiques chez Heidegger.6. PC, p. 8.7. Pour approfondir la différence à Franck sur ce point (par le biais de la notion de pulsion), cf. infra,206

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