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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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<strong>De</strong>scartes, il s’agit de deux faces <strong>du</strong> même <strong>phénomène</strong>. Si en effet nous avonsdécouvert, comme le Fond de l’épreuve de soi l’a montré aisément au § 6 de laPremière Partie, que l’affectivité fonde (« règne et détermine secrètement 1 ») sesmodes, Henry en veut à <strong>De</strong>scartes précisément d’avoir abandonné la ré<strong>du</strong>ction auvideor que le sentir redouble et radicalise au profit d’une « extension » de celui-ci dansle « règne » <strong>du</strong> videre. « Ce règne de la passion » finit par « s’étendre étrangement 2 »,jusqu’à l’idée<strong>Le</strong> débat sur la perte de la ré<strong>du</strong>ction chez <strong>De</strong>scartes, qui n’a pas été très intéressantau sujet de la passion dans l’argument <strong>du</strong> rêve (exception faite pour notre aperçu d’unerecherche génétique), passe mainteant sur le terrain crucial de l’« l’idée », qui nousrévèle<strong>Le</strong> double statut de l’idée.La lecture henryenne de « l’idée » cartésienne se fait sur la base <strong>du</strong> § 46 desPrincipes I : « lorsque quelqu’un sent une douleur cuisante, la connaissance qu’il a decette douleur est [aussi] claire à son égard », que même si la pensée d’une douleur estconfuse et « chaotique », cela ne démontre rien d’autre que la clarté, au niveautranscendantal, et identiquement à la confusion, « le Même, à savoir cette dimension oùla phénoménalité se déploie dans l’invisible 3 ». Comme insiste ce « magnifique 4 »§ 68 :Nous connaissons clairement et distinctement la douleur, la couleur et les autressentiments, lorsque nous les considérons simplement comme des pensées ; [...] quandnous voulons juger ce qu’est la couleur, que la douleur, etc., sont des choses quisubsistent hors de notre pensée, nous ne concevons en aucune façon quelle chose c’estque cette couleur, cette douleur, etc. 5 .En tant que possibilité ultime de la pensée, c’est-à-dire l’apparaître, l’affectivité règnesur tous ses modes et les détermine tous secrètement 6 .Ce qui est donc « clair » et appartient par droit au cogito, sans toutefois se confondreentièrement avec celui-ci, est l’idée ou, mieux, les idées qui « ne se rencontrent pas en1. Ibid.2. Ibid.3. GP, p. 71.4. GP, p. 56.5. Principes, AT, IX, II, 56. Il reste à remarquer comment ce § (68) montre la relative égalité <strong>du</strong> monde et<strong>du</strong> corps propre visé comme objet <strong>du</strong> monde : « car encore que, lorsqu’il [quelqu’un] n’examine pas lespensées avec attention, il se persuade peut-être qu’il en a quelque connaissance, à cause qu’il supposeque la couleur qu’il croit voir dans l’objet..., a de la ressemblance avec le sentiment qu’il éprouve en soi,néanmoins, s’il fait réflexion sur ce qui lui est représentée par la couleur ou par la douleur, en tantqu’elles existent dans un corps colorée, ou dans une partie blessée, il trouvera sans doute qu’il n’en a pasde connaissance » (Ibid).6. Ibid., p. 67.350

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