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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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pouvoir qui donne la vie au vivant et qui n’est pas celui <strong>du</strong> vivant en tant que vivant(mais en tant que participe de sa vie), surgit en effet chez Henry à cause de la questionde l’altérité, parallèlement et de manière complémentaire à la prise en considération dela part de Henry de l’objection que Marion lui posa en 1989, celle d’une donation plusradicale que l’auto-affection 1 .La notion de l’altérité d’autrui, qui comportera un progressif abandon de celle del’hétérogénéité de l’être (mais non pas son oubli, si elle est envisagée de nouveau audébut d’Incarnation 2 ), ne supprimera pas le « mystère » essentielle (la levée sera faitepar C’est moi la vérité et la notion d’engendrement) :Car tel est le mystère de la vie : que le vivant soit coextensif au Tout de la vie en lui,que tout en lui est sa propre vie. <strong>Le</strong> vivant ne s’est pas fondé lui-même, il a un Fond quiest la vie, mais ce Fond n’est pas différent de lui, il est l’auto-affection [...] dans sapassivité radicale 3 .L’expérience d’autrui advient alors « avant » le monde, avant toute perception del’autre et avant toute parole, dans le Fond de la vie. La relation à autrui est « dans leMême dans lequel ils sont abîmés l’un et l’autre », et la communauté est une « nappeaffective 4 ».La révélation est celle d’un vivant, qui s’éprouve maintenant dans une Vie qui sedonne à elle-même comme identique à lui-même, et, par ce dépassement interne <strong>du</strong> soirend possible la participation à ceux qui partagent cette appartenance à ce Fond qui estla Vie, aux vivants et à toute la communauté des vivants. <strong>Le</strong> passage <strong>du</strong> Fond à la Vie(symptomatiquement dans Phénoménologie matérielle il écrira le Fond encore en « f »majuscule et la vie en « v » minuscule) pénétrera « intérieurement » au <strong>fondement</strong>. Lafondation d’autrui est interne au <strong>fondement</strong>, elle est une in-fondation. D’où le passage àune considération <strong>du</strong> thème <strong>du</strong> vivant qui, comme l’autre vivant, vit d’une viel’excédant. Maintenant, je partage la Vie avec autrui, non pas le monde : je perçoiscertes des autres dans le monde, mais je ne peux pas penser que ce qui « fonde » cerapport à l’autre ressenti comme autre soit dans le monde, soit <strong>du</strong> monde.L’altérité d’autrui n’est donc pas une altérité phénoménologique d’après Henry. Je nefonde pas l’autre, et, surtout, je ne puis le ramener à moi-même fondant l’être. Cepourrait être la réponse aux questions qui avaient été posées à Henry par la revuePhilosophie en 1987, dirigée par D. Franck lui-même, dans le numéro qui fut dédié àHenry. <strong>Le</strong>s rapports entre les vivants seront des rapports de forces affectives, et lapsychanalyse en offrira un modèle exemplaire : le psychanalyste, dit Henry, est obligé,dans la thérapie, de se transformer en une force par le patient afin que ce dernier puisselutter contre le conflit qui l’afflige.La position henryenne s’avère cohérente avec la radicalisation, certes avec une1. Cf. supra, deuxième partie, chapitre 3.2. Cf. supra, § 2.3. PM, p. 177.4. PM, p. 178.422

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