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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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cohérent et logique, rétrospective : à ce moment, elle comprendrait cette « lumière »,cette visibilité, comme le concept d’être propre à une ontologie sur une basephénoménologique. C’est à partir de cette « question de principe », d’un langage del’ontologie qui doit être compris selon « un autre langage 1 », que Henry peut creuser lesvides de la phénoménologie mondaine, et prétendre édifier une phénoménologieoriginale vis-à-vis de celle de ses prédécesseurs, et de leurs structures de représentationeffondrées vers l’objectivité. <strong>Le</strong> rapport d’être, en tant qu’incessant rapport au monde etd’auto-compréhension derrière le modèle <strong>du</strong> rapport au monde, n’y fait pour Henryaucune acception.« La manifestation de l’être, loin de pouvoir être une simple conséquence <strong>du</strong> travailméthodologique d’élucidation de la phénoménologie en est au contraire la condition 2 . »En réalité, au-delà de certains glissements, l’« être » chez Henry peut s’avérersuffisamment clair, bien qu’il soit soumis à une ambigüité (que nous verrons dans lasuite immédiate), et certes non pas à une vraie « indécision », comme nous l’affirme J.-L. Marion ; qu’il puisse être dit alors que « la conscience est elle-même comme telle lamanifestation de l’être 3 », cela signifie que l’être doit pouvoir se montrer même dansune philosophie de la conscience – même si cette dernière ne s’en rend pas compte, enne se posant pas le problème (justement) de son propre <strong>fondement</strong>. Mais, certes, pourcomprendre le « <strong>phénomène</strong> de l’être » sur la base de l’apparaître comme en étant son<strong>fondement</strong>, il est nécessaire de se débarrasser de toute utilisation superficielle <strong>du</strong> termede <strong>fondement</strong>, de lui donner une nouvelle envergure : ce qui veut dire, en premier lieu,de se débarrasser de celui-ci en tant que mot « utile » – et ne vouloir dégager que celuici.Dans le bon comme dans le mauvais sens, cette recherche n’a jamais été entrepriseni entrevue jusqu’à présent, et que, si elle n’est pas simplement une ὕβρις de l’auteur deces pages, elle permet une plus vaste considération <strong>du</strong> débat sur le <strong>phénomène</strong> entreHenry et la phénoménologie qui le précède.Que veut dire ici le terme « être », et est-il corrélatif ou équivalent de celui de« <strong>fondement</strong> » ? « L’être » indique l’ef<strong>fondement</strong> <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> par lequel laphilosophie a toujours conçu le rapport à l’étant. Son mode insigne de donation en tantque problème de sa donation, ce que nous appellerons formellement sa coordonnée 4 , est1. PC, p. 13.2. EM, p. 166.3. EM, p. 168.4. La coordonnée (le terme n’est pas henryen) est l’indication générale <strong>du</strong> mode de donation de l’être. Latranscendance ne constitue pas un <strong>fondement</strong> de la manifestation, ni l’immanence, si comprise en tantque telle. Il est donc nécessaire de l’approfondir, de comprendre le degré d’altérité et le degré de mêmetéqui git dans les deux coordonnées. <strong>Le</strong>s deux coordonnées sont, en elles-mêmes, inaptes à rendre comptede leur <strong>fondement</strong> (et donc de leur <strong>phénomène</strong>). Enfin, immanence et transcendance sont, en outre,coordonnées (corrélées) entre elles, épuisant les modes de concevoir la manifestation d’un <strong>fondement</strong>.La solution de la « transcendance dans l’immanence » ou l’inverse restent purement formelles (nousaurons l’occasion d’y revenir à la fin <strong>du</strong> § 3). <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong>, « motif » souterrain assure, comme lesfondations profondes d’une cathédrale, le conditionnement la stabilité et la majesté d’une philosophieque nous avons entrevoions bâtie sur la coordonnée contraire à la transcendance, l’immanence.73

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