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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Je n’ai pas d’abord une seconde sphère originale apprésentée, avec une secondenature et un second organisme corporel (l’organisme de l’autre) dans cette nature, pourme demander ensuite comment arriver à concevoir les deux sphères comme modes deprésentation de la même nature objective. Mais, par le fait même de l’apprésentation etde son unité nécessaire avec la présentation qui l’accompagne (grâce à laquelleseulement l’autre et son ego concret peuvent, en général, exister pour moi) l’identité dema nature primordiale et de la nature représentée par les autres est nécessairementétablie 1 .L’infondation de la « nappe affective » chez Henry et la « trans-intelligibilité »d’autrui chez Scheler.Scheler se détacha, ante litteram faut-il le rappeler, de cette conception naturalisantehusserlienne, que Henry tient tant à critiquer. Il nous suggère que la « sphère » etl’« originarité » sont deux caractères bien distincts. Réunir les deux pourrait mêmeempêcher la recomposition <strong>du</strong> moi dans le faisceau de transcendance. <strong>Le</strong>s ambivalencesseraient écartées dans le <strong>phénomène</strong> de l’autre. Il ne s’agit pas ici de démontrer queScheler appartient à une perspective analogue à celle de la phénoménologie matérielle,ou en quelque sorte à « mi-chemin ». Scheler pourrait sic et simpliciter poser ce<strong>phénomène</strong> d’une manière autre que Husserl et Henry. <strong>Le</strong> partage indiscutable desintuitions principales avec Husserl et en partie avec Henry (l’affectivité) n’exclut pasque, quant au <strong>phénomène</strong> de l’altérité d’autrui, Scheler pourrait se révéler efficace pourune compréhension de l’altérité de l’autre au-delà de son Fond d’appartenance – unealtérité « se détachant » de ce Fond et en quelque sorte pour le Fond.La position de Henry sur l’intersubjectivité est formulée à partir de la nécessité detrouver un <strong>fondement</strong> à la relation à autrui qui permette de penser moi-même et autruicomme non-objectifs. Henry répète le propre en l’in-fondant, plutôt qu’en l’effondrant,vers son auto-donation vitale : les vivants participent tous de la même Vie, (termedestiné à prendre bientôt la majuscule de manière définitive).Nous sommes dans une sorte de participation, d’infusion des vivants dans la Vie.Mais, à différence <strong>du</strong> « Fond » (celui-ci écrit encore avec une majuscule) se déployantcomme étant le <strong>fondement</strong> 2 , la Vie engendrerait les vivants. La Vie infondra le Fond. Lamontrance <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> trouvera une autre assise. L’infondation, exprimée par le soucid’une révélation d’autrui ouvrant le changement « seconde philosophie », est toutefoisun retour vers un <strong>fondement</strong> plus « radical », ou <strong>du</strong> moins jugé tel par le Henry tardif,que celui onto-phénoménologique.Nous appelons « infondation » cette fondation <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> en direction de sa vie,cet écart immanent dans la direction d’un Fond qui ne sera plus compris comme étantune notion <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, mais comme une participation à une Vie plus haute que le<strong>fondement</strong>. L’infondation, et donc le motif d’une Vie que donne la vie au vivant, d’un1. MC, p. 105.2. Cf. supra, § 6.421

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