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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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latence des contenus psychiques est comprise comme le Fond affectif 1 qui ne nousmontre en aucune manière la raison d’un surgissement de l’une ou de l’autre de sesprésentations, la fondation ne risque-t-elle pas de tomber brutalement dans l’ordre de lasignifiance, et de perdre le rôle fondationnel <strong>du</strong> pauvre Repräsentant 2 ?Mais, surtout : pourquoi assimiler horizontalement la pulsion à l’affect, à partir <strong>du</strong>moment où Freud en premier évitait de mobiliser un système d’aplatissement àl’inconscient ?Dans tous les cas où le refoulement réussit à inhiber (die Hemmung… gelingt) ledéveloppement de l’affect (Affektentwicklung), nous appelons inconscients les affects quenous rétablissons en redressant le travail <strong>du</strong> refoulement […] il existe une différencenotable par rapport à la représentation (Vorstellung) inconsciente ; celle-ci, une foisrefoulée, demeure dans le système Ics comme formation réelle (reale Bil<strong>du</strong>ng) tandisqu’à l’affect inconscient ne correspond qu’un rudiment [Ansatzmöglichkeit : à la lettre :une possibilité de signe, de soupçon – comme quand on dit « un signe d’amélioration » ;Ricœur tra<strong>du</strong>it par « puissance d’intervention » !] qui n’a pas pu parvenir à sedévelopper. Ainsi, et bien qu’on ne puisse réprouver cette façon de parler, il n’y a pas, ausens strict, d’affects inconscients comme il y a des représentations inconscientes. Mais ilpeut très bien y avoir (Es kann aber sehr wohl…geben) dans le système Ics desformations d’affects qui deviennent conscientes comme les autres [mais pas toujours ?].Toute la différence vient de ce que les représentations sont des investissement(Besetzungen) – fondés sur des traces mnésiques – tandis que les affects et sentimentscorrespondent à des processus de décharge dont les manifestations finales sont perçuescomme sensations », pour conclure : « en l’état actuel de notre connaissance des affectset des sentiments, nous ne pouvons exprimer plus clairement cette différence 3 .Réponse à venir ou question oiseuse ? En dédoublant l’affect dans son rudimentinconscient et dans son développement conscient, et donc en constituant un parcours del’affect « par étapes » (de la pulsion à la représentation), tout en gardant une continuité(setzen sich in) entre Ics - Cs, Freud, plus que Henry, nous demande encore unerecherche bien plus attentive de la présentation affective de la pulsion.1. PV II, p. 180.2. R. Bernet, « L’inconscient entre représentation et pulsions », Philosophie, 50 (1996), p. 66-83. Qui secache dans cette crypto-référence ? « Mais il faut en même temps rester prudent quand on affirme qu’il ya une affinité profonde entre la pulsion et l’affect. S’il y a de bonnes raisons de dire que la pulsion est uneauto-affection <strong>du</strong> sujet vivant, cela n’implique pas que tout affect soit le vécu d’une pure auto-affection,ni que tout affect résultant d’une auto-affection par la pulsion soit le vécu d’une auto-affection pure.Dans la manière dont nous sentons, il n’y va de la pulsion, la manière dont nous sentons la pulsion resteliée avec la manière dont nous sentons le monde » (p. 74-75). L’intention de R. Bernet est de ne pasimmerger l’altérité de l’inconscient pulsionnel radical à la conscience ; au fond, il s’agit d’une tâchefondationnelle. Mais pour R. Bernet l’inconscient reste « l’événement de la finitude <strong>du</strong> sujet » (p. 83) :« peut-on atteindre davantage de la philosophie que de nous permettre de penser la possibilité del’inconscient freudien ? S’il est certain que la philosophie peut et doit penser l’inconscient comme<strong>phénomène</strong> mais aussi comme événement, il est non moins certain que cet événement relève d’uneexpérience qui est chaque fois unique et donc non dé<strong>du</strong>ctible de ses conditions de possibilité » (p. 82-83).Pour Henry en revanche, il s’agirait toujours de ré<strong>du</strong>ire, au sens d’amoindrir, non pas l’altérité (quimême, reste toujours plus grandissante dans la <strong>du</strong>plicité de l’apparaître !), mais l’événement lui-mêmecomme altérité d’une altérité infondée. Pour Henry il s’agit d’amoindrir la rhétorique de l’altérité, ladistance qui sépare l’altérité mondaine de l’altérité fondée, puisque dans cela seulement se cèle un vraiautre, un autre dignement compris.3. MP, p. 82-83.367

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