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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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et des donnés sensibles, « frontière » sur laquelle s’étalent les deux descriptionsphénoménologiques possibles, le « critère de l’extériorité » se perdrait au profit de laréciproque séparation des deux. La tension qu’instaure la peau reste, pour S. Laoureux,le seul concept-limite (nous dirions : apparition-limite) de la « seule descriptionpossible » <strong>du</strong> point de vue phénoménologique de la fondation : une descriptionstrictement matérielle. La limite de la peau est le seul <strong>phénomène</strong> où la vie fonde lemonde selon son apparition. Ainsi, la <strong>du</strong>plicité de l’apparaître, radicalisée dans le<strong>phénomène</strong> de la « peau », et pour autant qu’elle va à l’encontre et « résout » deshésitations henryennes évidentes dans la notion de « première intentionnalité », permetaussi à S. Laoureux de dire, dans un paragraphe dense et critique, qu’il est inutile deparler d’une phénoménologie intentionnelle désormais, si l’on arrive à tout « fonder »dans la phénoménologie matérielle.Une recherche génétique complexe : le sentiment. Une description intégrale ?Aussi bien l’apparition-limite de la peau que les nœuds critiques <strong>du</strong> support audéploiement et de la première intentionnalité ne semblent pas nous ouvrir à une clairerecherche génétique cette-fois-ci. La raison est à retrouver à l’intérieur de la notion depassivité et de ses possibles dérives aporétiques (ostensives).Mais, certes, la passivité conserve une fonction importante chez Henry, qui a étéentrevue dans les apparitions-limites <strong>du</strong> corps organique et de la peau. Si elle n’exclutpas l’être mais le rive à son sentir, l’être lui-même ne peut plus être compris à partir dela totalité des <strong>phénomène</strong>s se présentant à notre expérience. Nous voulons dire par làque le <strong>fondement</strong>, et son œuvre de fondation qui demeure passive, ne peuvent pasfonder la totalité des <strong>phénomène</strong>s. Imaginons le <strong>phénomène</strong> de la marche à pieds. A-t-ilun sens de décrire la marche dans sa passivité ? Je pose un pied après l’autre, qui seconforme dans la marche aux traits irréguliers <strong>du</strong> sol. Qu’a-t-il cela de passif, sinon lesentir qui semble être toujours intentionnel ? Imaginons le geste compliqué d’un joueurde tennis : a-t-il un sens de dire que tout est dans la force, alors que chaque geste vise laréponse à un coup de l’adversaire, étant donné une série d’actions complexes ? Peut-ondécrire ce geste seulement dans la direction que nous offre le continu résistant, commearrêt de ma possibilité ? Qu’en est-il de la totalité de ce geste, <strong>du</strong> préthétique qui larégit, de cette intentionnalité opérante qui situe chaque geste dans le monde, dans unehistoire de ma chair dans le monde ?La notion de passivité rejette la pensée de la totalité <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>. Lévinas devrapasser par le refus de l’hégélianisme propre à Rosenzweig, Henry le fera exclusivementen passant par la phénoménologie : si pour l’un donc on restera encore à la logique dela mort comme brisant l’équivalence à l’être d’une pensée de la Totalité 1 , chez Henrysera bien plutôt le <strong>fondement</strong> à briser la totalité en tant que dans son œuvre de fondation1. F. Rosenzweig, L’Étoile de la rédemption, Paris : Seuil, 2003 (deuxième édition corrigée), p. 19-28.383

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