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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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contenu affectif, et l’affect de tout contenu présentatif psychique ?En effet, il pourrait y avoir chez Freud un pouvoir de représentation autre que celuide la Vorstellung, et que Henry n’a jamais réussi à envisager, trop pris par sonidiosyncrasie à la « représentation ». Alors que Freud semble dire autre chose qu’uneek-stase ; il pourrait finalement sortir des cadres d’une philosophie de lareprésentation, tout comme, au sens strict, d’une phénoménologie, et en cela proposerune véritable genèse de l’ek-stase par une notion fondamentale accomplissant le<strong>fondement</strong> jusqu’à se lier à son fondé inexorablement.Essayons de mieux comprendre ce passage, qui se joue sur une lettre à peine (c’estnotre lecture).<strong>Le</strong> mot d’origine latine repräsentieren aurait dû nous le faire pressentir, notammentquant à une autrement incompréhensiblement redondante Vorstellungsrepräsentanz.Dans les textes de Freud en effet une telle Vorstellungsfunktion (fonction de sereprésenter en général) est normalement appelée Repräsentanz lorsqu’elle désigne lepouvoir de représenter la pulsion. C’est elle qui est refoulée avec la « motionpulsionnelle », dans le pur énergétisme de la pulsion, c’est elle qui n’apparaît pas auconscient : la manifestation de son propre pouvoir.Mais le Repräsentant, en tant que manifestation de la pulsion toujours et déjà àl’œuvre, pourrait être une sorte de première semblance de ce même repräsentieren, quiétait en effet toujours présent (même dans la motion pulsionnelle), comme dans le textesuivant : « si nous abandonnons le côté biologique de la vie psychique, la “pulsion”nous apparaît comme un concept-limite entre le psychique et le somatique : elle est laprésentation (Repräsentant) psychique des excitations émanées de l’intérieur <strong>du</strong> corpset parvenues au psychisme 1 ».Henry se trouverait donc face à une genèse tout à fait adaptée à son ontophénoménologie: il ne s’agit pas, et même pas plus que pour ce qui a été vu dansl’examen de l’idée chez <strong>De</strong>scartes, d’une ek-stase ayant une causalité extérieur à sonpouvoir, mais bien d’une première semblance qui, tout en jouant en-deçà <strong>du</strong> monde, luiaurait octroyé l’opportunité d’une genèse de l’affect dans un sens non-intentionnel :toute pulsion serait déjà douée de « sens », puisqu’elle saurait chargée d’une énergieimmanente qui devrait en tout cas porter à soi ce Repräsentant : moins présentation quele « délégué » (en allemand Repräsentant désigne aussi « mandataire », « émissaire »)de quelque chose d’autre, une première altérité de l’ordre de l’immanence et de la« signifiance » plus que <strong>du</strong> signe ou <strong>du</strong> sens.Bien sûr, celle-ci est notre interprétation à l’aune de notre problématique et <strong>du</strong>problème de la fondation. La notion de « représentant » en effet n’est pas exemptéed’autres problèmes probablement : comment pourrait le <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>« envoyer son émissaire » (pour rester dans la métaphore) de manière immanente ?Dans tous les cas, Henry n’a toutefois pas réussi à creuser davantage la finesse de1. S. Freud, « Pulsions et destins des pulsions », MP, p. 22.361

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