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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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stase paraissent « bannies » par une hyper-radicalité – et, en même temps, lesoccurrences sur la <strong>du</strong>plicité de l’apparaître ne feront qu’augmenter, comme le montreIncarnation. Ce n’est qu’improprement qu’on peut parler de Vie comme « <strong>fondement</strong> ».<strong>Le</strong> lexique ne semble plus avoir besoin de dégager une hétérogénéité, même si elle restelà, elle n’est pas niée. L’ek-stase est « laissée » à elle-même, à son sort ; jamais commemaintenant, elle paraît alors « validée » en sa valeur propre. Certes, même ici, il n’yaura jamais, comme pour Spinoza, un parallélisme digne de ce nom entre deux modesde l’apparaître. L’originaire appartiendra à l’un et jamais à l’autre, la descriptionphénoménologique fondamentale ne se fera que sur la base de l’un et non pas del’autre.« Naissance », « engendrement » ou « génération » : voici les nouveaux noms <strong>du</strong><strong>fondement</strong> dans son infonder immanent, pour autant que la pro<strong>du</strong>ction reste identiqueau pro<strong>du</strong>it. Profusion est en revanche la notion la plus riche en conséquence 1 indiquantà la fois l’abondance et la prodigalité (non sans rappel à un don comme potlatch), à lafois le mystère insaisissable, de ce « don ». La naissance est certes « un venir dans lavie » moins qu’un « venir au monde 2 », à cause de l’exclusion de l’hétérogénéité dansle procès <strong>du</strong> fonder. <strong>Le</strong>s mots témoignent aussi <strong>du</strong> risque qu’il y aurait à juger par une« pure » sémantique des concepts ici, puisque, si dans le langage ordinaire les trois nesont pas moins indicateurs d’un système transitif, nous sommes ici dans un lexiquepleinement dogmatique au sens chrétien.Henry a en effet opéré un renversement <strong>du</strong> tournant théologique de Janicaud. Il estpatent, et presque violent : le langage <strong>du</strong> christianisme ne diffère pas de laphénoménologie de la vie, pour autant que le christianisme est pour Henry ce quipermet en effet d’éviter le langage de la transcendance. Il n’y a donc pas de théologiedans les présupposées phénoménologiques henryens, mais assomption d’une vérité quipeut être celle révélée par le Christianisme, pour autant que celui-ci se tient conforme àla phénoménologie et même peut en « radicaliser » le <strong>fondement</strong>. <strong>Le</strong>s notions netremblent pas : ce qui en premier tombe est le <strong>fondement</strong>, phénoménalisé à tel pointd’être un pur rapport à soi (engendrement). Mais il est un rapport à soi puisqu’il estfondé à son tour, à savoir engendré, par la Vie, par Dieu. Et Dieu n’est plus une notion<strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, puisqu’il est plus haut que le <strong>fondement</strong>.C’est comme si la fondation l’avait emporté sur le <strong>fondement</strong> et s’était transforméeen relationnalité intérieure à ce qui auparavant était le <strong>fondement</strong>. Si, conformémentdéjà aux thèses de L’Essence de la manifestation, « Dieu est cette révélation pure qui nerévèle rien d’autre que soi. Dieu se révèle », « penser la naissance, c’est donc penserl’écart interne à l’Immanence, cet écart fondamentalement dynamique, puisqu’il estengendrement (circulation interne à la Vie qui donne cependant <strong>du</strong> singulier et <strong>du</strong>nouveau en elle, sans l’intervention d’aucun dehors) 3 ».1. Présente déjà dans VI, 33 (cité par ibid., p. 62), mais aussi dans EM, p. 591.2. CMV, p. 793. F.-D. Sebbah, L’épreuve..., op. cit., p. 194.433

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