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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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eaux emportant toute recherche proprement onto-phénoménologique. L’aporétique estprobablement le prix à payer au débarras d’une conceptualité opératoire au sujet <strong>du</strong><strong>fondement</strong>, et enfin même à la finitude de la connaissance.Une interrogation sur le <strong>fondement</strong> n’est pas une marche obstinée à contre-courant ;elle n’est pas une proposition à nouveaux frais de quelque chose de « démodé »,comme s’il s’agissait de retrouver, dans un passé refoulé, encore des signes de vie ;encore moins le revival d’un intérêt au problème <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> en général, que Henrynous donnerait la possibilité d’en discuter sous un angle nouveau ; une telle recherchen’est pas un thème particulier et « original » chez Henry, comme on pourrait (et sansdoute il a déjà été fait ou il sera possible de le faire) discuter de la théorie des catégorieschez Aniximandre, de l’esthétique chez saint Anselme ou de l’angoisse chezMalebranche. La traversée dans l’aporétique semble obscurcir les résultats de lathéorétique elle-même. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong>, même malgré nous, nous plonge dans unerecherche aux limites d’un lieu totalement mondain, sinon superficiel. Il se peut ainsique Henry nous permette surtout de réécrire sur ce mot d’utilisation courant ce qui estseul capable de ne dériver que de soi-même et de se maintenir sur sa propre automanifestation– hors un fondationnalisme d’origine pseudo-philosophique et plutôtintégriste. D’atteindre, pour parler ainsi, le plus « extrême » niveau de pureté de l’objetde la philosophie. <strong>De</strong> surmonter une idole ou un désir de la pensée pour une atteintequi n’est définitive que si elle se dérobe de tout caractère de « saisie », levantl’apparition même d’un regard <strong>du</strong> monde dans sa propre perspective renouvelante...Dans quelle mesure est-il possible d’atteindre la phénoménalité, sans pour autanttomber dans un « fondationnalisme » déplacé sur le terrain <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> ? Telle estl’interrogation la plus ar<strong>du</strong>e dégagée par la paratopie <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> ontophénoménologique,celle qui con<strong>du</strong>it vers la tâche vers un « se-montrer » <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>comme <strong>phénomène</strong> – une tâche toujours critique.L’aporie de l’onto-phénoménologie : le <strong>fondement</strong> est-il transphénoménal ?Retrouvons maintenant la chronologie des seuls passages où Henry envisageaitdirectement le « terme » de « <strong>fondement</strong> », dans les deux œuvres les plussystématiques, publiées à 37 ans de distance.<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong>, s’il est autre chose qu’une simple hypothèse métaphysique, doit encorefaire la preuve de sa réalité, et cela sans qu’il soit fait appel à des considérations ou à desthéories médiates dont l’enchevêtrement est toujours censé obéir à un lien logique. L’êtredoit pouvoir se montrer 1 .1. EM, p. 49-50.122

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