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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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dimension husserlienne de l’évidence en tant qu’« auto-fondation <strong>du</strong> voir », dansl’incapacité foncière de se constituer comme fonder, sans le passage à une donation dela phénoménalité à soi (et qui aurait creusé une onto-phénoménologie). Il n’est pasimportant d’entrer dans le cœur <strong>du</strong> débat avec Husserl (dans ces pages, il s’agit de sacompréhension <strong>du</strong> temps), mais de prendre en considération que le sehen und fassenhusserlien ne peut pas fonder son « voir » (ou d’« intuition »), ni être un <strong>fondement</strong>phénoménal.Or, ce « voir » résume le nœud problématique qui sera présenté aussi chezHeidegger, comme dans l’Intro<strong>du</strong>ction de 1963 « l’ontologie formelle » rassemblait lesdeux dans un seul idéal de la recherche : mais l’œuvre de 1927 a aussi, en vertu <strong>du</strong>motif ontologique, pu envisager « l’apparaître pur désormais considéré dans sapureté », en redoublant cette découverte de la limitation <strong>du</strong> « voir », esquissé comme lamontrance des « choses mêmes » sous une phénoménalité de fulguration, voire« éclairage 1 » <strong>du</strong> monde. Dans les pages qui suivent, Henry se retrouve dans uneconfrontation très serrée face au § 7 de Sein und Zeit, qu’il se propose de lire, pour lapremière fois, entièrement. C’est dans cette lecture que réside la nouveauté principalede ce texte (la confrontation à Husserl reprend les acquis de « Phénoménologiehylétique et phénoménologie matérielle »).Dégageons aussitôt le champ des équivoques. Sa lecture est minée par des indicesvaguement pamphlétaires, des remarques assez discutables ou déplacées, visant àdiscréditer banalement le philosophe allemand : Heidegger se serait laissé guider par« l’histoire » 2 , et l’utilisation de l’étymologie grecque aurait ren<strong>du</strong> « ces analyses » ni« purement ni proprement phénoménologiques, mais philologiques 3 ». Il était notoire enrevanche en 1991 que le projet heideggérien avait consisté bien plutôt à retrouver lesens originaire que l’histoire avait enfoui ; ce qui fait <strong>du</strong> lecteur Michel Henry unlecteur prévenu, et donc, sous certains aspects, un mauvais lecteur.Mais, on le devine, le véritable enjeu, avec Henry, réside dans ses propres thèses,dans sa propre position – comme toute grande pensée. Si, dans un cadre strictementphénoménologique, les erreurs de « lecture » ne comptent nullement, puisque c’est la« chose » qui compte, il est aussi vrai que parfois les mauvaise lectures peuvent révéler,des enjeux non-résolus – et donc une possibilité de penser de manière extrêmementprécise.L’enjeu principal paraît suffisamment clair dans ce texte : en tant que penséemoniste, « le <strong>phénomène</strong> en lui-même » chez Heidegger propose à nouveaux frais uneséparation ontique. Il est loin de s’approcher de la chose elle-même. Heidegger, audétriment de la « phénoménalisation de la phénoménalité 4 »), aurait dédoublé le1. PM, p. 113-114.2. PM, p. 112.3. PM, p. 114.4. PM, p. 78.301

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