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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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phénoménologisant sur la base cachée d’un « idéal de la recherche », dégageant une« ontologie formelle […] susceptible de prescrire aux diverses ontologies matérielles[ici le terme signifie encore : ontologie régionale...] qu’une législation commune depure forme 1 ». Une conception où « l’être luit » est à sauvegarder, « c’est pourquoi lecommencement cartésien [il faut lire ici sans doute aussi husserlien, le Husserl desMéditations cartésiennes] n’est point « radical », car il n’est possible que sur un<strong>fondement</strong> qu’il n’a pas explicité, et qui est plus radical que lui 2 ».Il s’avère donc que Husserl et Heidegger sont rangés sous la même « ontologieformelle » (et J.-L. Marion les « rejoindra » en 2002), contre laquelle l’ontologiephénoménologique universelle dégage « un terme concret que présuppose chaquerégion d’être 3 ». Mais, sur la base <strong>du</strong> § 7 de Sein und Zeit et d’un essai dense etimportant 4 , il est possible de comprendre le « formel », ici opposé à son « concret »,comme une difficulté de la lecture d’un véritable « sens » phénoménologique <strong>du</strong><strong>fondement</strong> comme <strong>phénomène</strong>.<strong>Le</strong> problème de la formalité a hanté notre essai. Distinguons, en amont, aussi laformalité qui a caractérisé le début de ces pages. Elle concernait la possibilité dedégagement <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans la phénoménologie, pour autant que Henry s’est battupour le penser comme <strong>phénomène</strong>. La formalité de la Première Partie doit donc êtrecomprise comme « liminaire » au <strong>fondement</strong> : formel était corrélé à théorétique, et adésigné le départ postiche de la problématique sur le <strong>fondement</strong>, étant donnél’impossibilité de se situer aussitôt au rang d’un Dire pour un « terme » paradoxalcomme celui <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>.Ensuite, nous avons entrevu, dans la Partie précédente, la formalité <strong>du</strong> « je pense »chez Kant, et la méconnaissance, discutable (puisqu’elle prend en compte seulement lapremière édition de la première Critique, filtré par le Kantbuch en outre), de ce que saformalité impliquait aux yeux de Kant. Bref, chez Henry, « formel », « abstrait »,« idéaliste », et somme toute « transcendant » et « mondain », coïncident. Ils ne sontpas « concrets » fondamentalement. Ce qui est non-concret est « anonyme ». <strong>Le</strong><strong>phénomène</strong> de la rencontre <strong>du</strong> monde est pour Henry isolé. L’être doit révéler sacondition d’apparaître : c’est la définition même <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, nous avons vu.En tel sens, la Fundamentalontologie n’est pas radicale et ne peut aspirer au rang <strong>du</strong><strong>fondement</strong> : elle n’est fondamentale que de nom. Ce nominalisme ressemble pourHenry à une promesse non-maintenue, car « ce qui réalise la condition de possibilité detout <strong>phénomène</strong> en général, le mode selon lequel l’ego devient un <strong>phénomène</strong> est1. EM, p. 13-14.2. EM, p. 3, nous soulignons.3. EM, p. 14, nous soulignons.4. F.-W. von Herrmann, <strong>De</strong>r Begriff der Phänomenologie bei Heidegger und Husserl, Francfort-sur-le-Main a. M. : Klostermann, 1981, nous tra<strong>du</strong>isons de l’allemand les citations tirées de cet ouvrage, nontra<strong>du</strong>it en français à notre connaissance.299

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