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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Une réponse négative ne peut être prise en considération par Henry, pour autant quel’une soit ce qui révèle son auto-donation, et que l’autre celle qui pro<strong>du</strong>it l’horizon delumière sur lequel les choses s’étalent. Ce qui peut sembler donc comme la survenued’un clivage extra-phénoménologique est pour Henry la condition globale de laphénoménalité, prise entre le pouvoir d’apparaître et l’intuition des apparaissants. C’esten cela que la différence onto-phénoménologique fondamentale entre le binôme <strong>du</strong>fondant et <strong>du</strong> fondé (l’apparaître et l’être) ne doit pas pour autant abandonner lesprétentions d’une « fondation » réelle. Elle ne doit pas être véritablement différente ausens d’ek-stérieur à soi, de détermination efficiente de l’autre phénoménalisation.<strong>De</strong>puis l’Abgrund, nous pressentons que dans l’apparaître de l’être il y a clivage, il y aek-stase : cela doit-il être donc récon<strong>du</strong>it dans l’immédiat de la phénoménalisationoriginaire <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> ?Autrement dit : l’apparaître originaire est excédent, réel, il est le « comment » <strong>du</strong><strong>phénomène</strong>. Mais les différences que le <strong>fondement</strong> instaure doivent être donnéesimmédiatement dans le seul <strong>fondement</strong>, l’apparaître. L’apparaître de l’être(intentionnel) suit ses propres lois, celles de l’ambivalence, recon<strong>du</strong>isant àl’ef<strong>fondement</strong>. Or, comment l’immanence peut-elle montrer cette transcendance commetelle ? N’est-elle pas à son tour irréelle, en tant que donnée dans l’immanence ? <strong>Le</strong><strong>fondement</strong> montrerait donc, en positif ou en négatif, au moins une structure (la sienneou celle <strong>du</strong> monisme) non phénoménale.<strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> est-il finalement trans-phénoménal ? Cette différence fondant/fondé,cette irré<strong>du</strong>ctibilité <strong>du</strong> premier au second, mais ré<strong>du</strong>ctibilité <strong>du</strong> second au premier sousl’égard <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>, écraserait le « <strong>fondement</strong> » henryen, avec des conséquences plusou moins néfastes pour l’ensemble d’une étude sur la phénoménalité elle-même en tantque telle.<strong>De</strong> surcroît, cette aporie paraît de résolution difficile à ce stade encore largementformel. Même si l’on pouvait facilement la dissoudre en se réclamant d’une identitéd’essence préten<strong>du</strong>e entre apparaître et <strong>fondement</strong>, ce serait pourtant assez stérile,puisque le « <strong>fondement</strong> » continuerait encore à jouer un rôle non-phénoménalementdéfini et potentiellement antagoniste de la phénoménalité, en laissant dogmatique etnon « réelle » l’hétérogénéité des deux modes.Une tentative facile de solution, consistant à « croire au <strong>fondement</strong> », à croire à unetelle totalisation de la phénoménalité (propre aux dogmatismes, mais qui affecte mêmeles lecteurs les plus originaux), nous porterait en plus à une deuxième aporie : l’aporie<strong>du</strong> <strong>fondement</strong>.125

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