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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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Approfondissement : les métaphores de la « fulguration » et la premièreet seule définition positive <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> comme « ce qui est en se manifestant ».<strong>Le</strong> terrain de ce parcours n’a toutefois pas encore été dégagé de tous ses obstaclesliminaires. En particulier, nous porter aussitôt sur le plan <strong>du</strong> « <strong>fondement</strong> » commeapparaître rendrait impossible (et dogmatique) de comprendre ce qui est provisoirementdésigné comme le « rapport » de dépendance que l’être doit à l’apparaître. On nepourrait que relancer la fondamentalité, sans la creuser ni véritablement nous y aligner.Nous restons à une phase de prudence ; nous demanderons alors davantage au textehenryen.En 1985, dans les premières pages de Généalogie de la psychanalyse (mais lerecours massif au « <strong>fondement</strong> » est propre aux débuts de ses livres, où il s’agit deposer le statut originaire <strong>du</strong> parcours à faire et <strong>du</strong> renouvellement <strong>du</strong> sens des penséesprécédentes), Henry reprend le motif de l’onto-phénoménologie – les rapports entreapparaître et être comme un « fonder » :L’apparaître est identique à l’être et le fonde en tant qu’il s’allume et prend feu et quecette trainée lumineuse, comme illumination non pas d’autre chose mais d’elle-même,comme apparaître de l’apparaître, expulse le néant et prend sa place. C’est l’effectivitéphénoménologique de l’apparaître dans sa capacité de constituer lui-même uneapparence, c’est cette pure apparence comme telle qui est l’être. Elle est lecommencement, non pas le premier jour, mais le tout premier 1 .liés), hors les variations effectuées. Husserl l’avait appelée la « forme fondamentale » de la questiontranscendantale. <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> montrerait dans la ré<strong>du</strong>ction eidétique son degré de parenté d’avec le« fond ». Il faudrait juste penser si ce <strong>fondement</strong> restait abstrait, et donc encore une variation imaginaire,ou si, en la caractérisant par une « réalité » (formelle ou concrète), il constituait la racine même del’analyse eidétique en tant qu’indiquant ce qu’il y a de plus « transcendantal », dans une constitutionphénoménologique. Bref, il s’agirait de légitimer une discipline comme la phénoménologie qui ne peutpartir que d’une étude des <strong>phénomène</strong>s en tant que <strong>phénomène</strong>s dont leur propre mise en phénoménalitéappartient à un procès d’apparaître. La démarche henryenne vers le <strong>fondement</strong> n’est-elle donc qu’unevariation presque de goût métaphysique de la Vernichtung husserlienne ? N’est-elle pas, dans son fond,une auto-fondation d’elle-même sans l’intentionalité, sans constitué ? Nous avons raison de croire que le<strong>fondement</strong> complique cette vision tout en l’élargissant. Henry, en distinguant entre phénoménalité etapparaître (à ce qui sera appelé une phénoménalisation), pense que, au sens propre, un « <strong>fondement</strong> »husserlien de ce type (« l’intuition eidétique est la forme fondamentale de toutes les méthodestranscendantales particulières », MC, p. 61), apparaît non pas seulement comme un eidétisme « pauvred’ontologie » et de caractère fondatif (ne pouvant effectuer immédiatement un lien entre laphénoménologie et l’ontologie), mais surtout comme illégitime quant à l’auto-apparaître de la« phénoménalité » (= le caractère phénoménal de la phénoménalité, et c’est un terme henryen), quin’aurait nullement besoin d’une « imagination », pour rendre compte de son propre mode demanifestation et surtout de son caractère de <strong>fondement</strong>. <strong>Le</strong>s variations imaginaires nous porteraient dansune méthode excessivement fondamentale, auto-fondatrice, sinon fondamentaliste. <strong>De</strong> surcroît, si l’onpartait de cette ré<strong>du</strong>ction, nous nous retrouverons dans un cercle vicieux : le <strong>fondement</strong> est par définitionce qui ne varie pas. Une ré<strong>du</strong>ction de ce type reste une ré<strong>du</strong>ction nominale et le <strong>fondement</strong> reste le motd’une promesse qu’il n’est pas possible de maintenir. On ne retrouverait que l’inconcussum, à savoir laformalité, et non pas ce qui fait que cet inconcussum se montre comme étant un fundamentum. Pour cequi concerne une forme propre de ré<strong>du</strong>ction, nous invitons le lecteur au § 11, pour comprendre le sens <strong>du</strong>« sub-sistant », résistant aux variations.1. GP, p. 1885

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