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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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de la chose elle-même en tant que telle, peut être ainsi résumé : si le but de la recherchen’est ni inventé ni créé par le mouvement de la recherche même, mais animé par ce purmouvement qu’à travers celui-ci pourra seulement se dévoiler, son effort sera celuid’une Begün<strong>du</strong>ng. Or, la fondation faite par cette recherche (la phénoménologie) desautres savoirs peut se dire absolue face à toute recherche, à savoir indépendante d’unerecherche particulière – pourvu qu’une telle recherche puisse s’abstraire de touteinstance régionale.En somme, le <strong>fondement</strong> résumerait ce qui doit être trouvé, et trouvé de manièreéminente, puisque toute recherche sauf la phénoménologie ne peut se mouvoir que surun terrain autre que celui de son propre <strong>fondement</strong>. Mais alors, le <strong>fondement</strong>, enn’appartenant à aucune discipline particulière, est mesure de la plus tenace rigueurpropre à la naissante science des <strong>phénomène</strong>s – celle qui, tout en évitant de désigner unétant comme étant objectalement le « <strong>fondement</strong> » de sa recherche (comme l’est enmétaphysique l’hypostase), incarne néanmoins la méthode ne devant rien à desdomaines objectales pré-constitués (un « sol de connaissance non interrogé 1 »). <strong>Le</strong><strong>fondement</strong> est la recherche de l’inobjectivable donnant l’objet en tant que tel, celui quisera repris par des perspectives diverses et fécondes par chaque science à la veille de lacrise de la culture européenne.Cependant, le <strong>fondement</strong> à atteindre par la méthode phénoménologique entraîne unrisque imprévu, qui s’ajoute à l’indiscutable vertu d’être une « compréhension réelle »,« le sens propre et réel » de la phénoménologie directement – sans passer par un« examen et une appropriation de raisonnements périphériques 2 ». <strong>Le</strong> <strong>fondement</strong> nonhypostasién’a rien, en effet, de la causalité ou de l’édification (systémique) quelaisserait penser la longue histoire <strong>du</strong> Grund. La volonté de Husserl de réactiverl’intention scientifique porte en effet sur l’auto-constitution d’un savoir dépourvu deaussi bien de présupposés que d’objets pré-constitués par un régionalisme qui limite lesavoir à être un savoir de cette chose.Néanmoins, les sciences « déterminées » étaient, à l’époque de Husserl, déjà en trainde se libérer, et cela de leur propre compte, <strong>du</strong> désir métaphysique par excellence, del’hypostase préjudicielle non pas seulement d’un objet insigne, mais aussi d’uneconnaissance stable comme d’une démarche établie une fois pour toutes – de l’ultimelegs d’un aristotélisme révolu qui aurait survécu, comme un spectre méthodologique, àGalilée et Newton. Parler d’un désir propre aux sciences de trouver un <strong>fondement</strong>semble la question venant des philosophes plutôt que des autres chercheurs. Aumoment où Husserl tentait de trouver un <strong>fondement</strong> aux sciences, le « <strong>fondement</strong> »1. « Unbefragter Erkenntnisboden », E. Husserl, Nachwort zu meine Ideen, op. cit., p. 139 (noustra<strong>du</strong>isons).2. E. Fink, « Que veut la phénoménologie d’Edmund Husserl ? (l’idée phénoménologique defondation) » (1934), <strong>De</strong> la Phénoménologie, Paris : Minuit, 1974, p. 177.25

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