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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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<strong>phénomène</strong>s particuliers, ni des épiphanies, mais la puissance <strong>du</strong> Dire selon son« dicibilité » particulière à partir <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> et selon une réécriture particulière. <strong>Le</strong>simmanentaux ne sont pas « définitifs ». <strong>Le</strong> <strong>phénomène</strong> <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> est exactement cenon-rapport comme étant ce qui se montre par un <strong>fondement</strong> pouvant fonder grâce à saphénoménalisation. C’est pour cause finalement que les « méta-notions », lesimmanentaux, ne font pas parties des notions utilisées par Henry : elles se pensent audelàde Henry comme en résumant l’expérience de la crise <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> sans renoncerà sa montrance phénoménale, à la fois fidèle et critique, et située historiquement toutpour répéter la montrance.Et toutefois, la structuration, si elle offre bien plus qu’une démarche didacticoexpositiveselon les problèmes rencontrés dans l’œuvre henryenne, doit s’enchaîner(comme nous l’avions déjà anticipé ci-dessus) selon sa propre « pédagogie », qui est àla fois sa propre transmission de savoir, et à la fois sa propre communication, parrapport aux problèmes qu’elle pose dès aujourd’hui <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> <strong>fondement</strong>(étant donné que Henry n’a pas pensé son œuvre à partir <strong>du</strong> « <strong>fondement</strong> »).Par cette triple « potentiation » immanente, la structuration se mo<strong>du</strong>le aussi dans unepédagogie originale, à l’aune <strong>du</strong> bouleversement des notions : comme un « apprendrepar l’épreuve 1 ». C’est ici que se tient toute l’originalité <strong>du</strong> bouleverement des termesappartenant à la métaphysique, et qu’il s’agit d’éprouver à nouveaux frais dans lacapacité négative <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> : à la différence de Husserl 2 , il ne s’agit pas de fairerevivre l’expérience, mais de faire revivre l’expérience de la maladie de l’ef<strong>fondement</strong> ;à son tour, à la différence de la <strong>De</strong>struktion, il ne s’agit pas de penser au-delà de l’étantles possibilités de l’être, mais de relancer la fondamentalité demeurant dans latranscendance elle-même dans « une mémoire sans mémoire » qui « nous a uni à elledepuis toujours et pour toujours [...] en son pathos 3 ».<strong>Le</strong>s épiphanies montrent le <strong>fondement</strong> : elles sont la refonte de l’être en reprenantcritiquement les modes où le <strong>fondement</strong> s’était lui-même refoulé. La montrance desépiphanies par les notions de la métaphysique est dès lors une refonte <strong>du</strong> rapport entrel’apparaître et l’être selon son « véritable » (= onto-phénoménologiquement manifesté)<strong>fondement</strong>, et non pas une monstration de l’être, ni une impossible monstration del’immanence, ni un Dire encore enclavé. Nous rappelons toutefois que l’immanencen’est qu’une coordonnée pour comprendre le <strong>fondement</strong> : la montrance n’est pas,1. Tra<strong>du</strong>ction libre de l’expression d’Eschyle (πάθει μάθος, littéralement « savoir est souffrir » dansAgamennon, v. 177) proposée par H. Maldiney au sujet <strong>du</strong> poète Ponge. (<strong>Le</strong> legs des choses dans l’œuvrede Francis Ponge, op. cit., p. 78). « Expression est plus que connaissance » appartient à Ponge (dansProêmes, cité par ibid., p. 26), et peut bien évidemment être appliquée à l’idée de « notion » ; mais oùPonge s’adresse à la langue, là Henry s’adresse à l’expérience en ce qu’elle a de non-langagier. Là oùPonge pense les choses, là Henry pense le sentir des choses sans le rapport aux choses. <strong>Le</strong>s différences nes’arrêtent certes là ; mais le mouvement contre les catégories de l’entendement est similaire : commepour Ponge, ainsi chez Henry le langage s’enraye pour autant qu’il réussit.2. Cf. supra, « Préambule à une ambivalence dans la phénoménologie ».3. I. p. 266-267.158

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