12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

aporie ?D’ici le sens de la traversée dans l’aporétique. Avant de se donner comme étant untâche <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> dans la métaphore non pas d’un Weg, comme chez Heidegger, nonpas d’une visée, comme chez Husserl, mais, pourrions-nous dire, que le passage dansl’aporétique <strong>du</strong> <strong>fondement</strong> onto-phénoménologique dégagé par la problématiquethéorético-formelle, est une traversée.Que voulons-nous communiquer par l’image de « traversée dans l’aporétique » ? Latraversée inclut un espace non-délimitable, lui-même immanent à lui-même, toujourspérilleux (une « traversée <strong>du</strong> désert », une « traversée d’une mer »), homogène maisintervallé à chaque fois par l’aspérité de son milieu, se répandant à perte de vue (ausens propre, pourrait-on dire) devant celui qui en prend part. Même si dans la traverséeune promesse de transbordement est toujours à l’œuvre, à l’intérieur de l’action detraverser on peut raisonnablement dire que les extrêmes (de départ et d’arrivé) sont euxmêmesprésents (en contigüité) lors <strong>du</strong> démarrage et de l’arrivé <strong>du</strong> parcours, sanstoutefois qu’il s’agisse d’une circularité, d’un retour. « Traversée » nous semble doncl’image la plus apte à rendre intuitivement l’idée <strong>du</strong> trajet à effectuer le long de ceparagraphe. La traversée garde dans son sens toujours un risque invalidant, unecatastrophe, et une tâche toujours ar<strong>du</strong>e comparée aux forces dont on dispose pourqu’elle soit accomplie, mais aussi l’espoir d’arriver à une autre destination. C’est par latraversée dans l’aporétique que nous trouverons les moyens de sortir de la formalité dela textualité de la paratopie (tout en conservant ses résultats), et nous porter à lahauteur d’une interrogation propre au <strong>fondement</strong>.Massivement, « <strong>fondement</strong> » est un terme dont la polysémie vient d’une sémantiquefigurée. Utilisé généralement au pluriel (mais l’usage en est ici la règle) pour indiquerl’œuvre de maçonnerie (« les <strong>fondement</strong>s d’une maison ») le terme a fini par indiquerles « origines » ou les « bases » d’une institution, d’une société, voire même d’unapparat théorique. Pour rester encore dans le langage courant, ce sens est décalé voireapprofondi dans les synonymies de « cause », « raison », « justification ». Laphilosophie a souvent suivi, souvent justifié cet usage : de cet agencement, il n’est pasaisé de retrouver les origines 1 .Au seuil de l’aporétique : l’interrogation la plus ar<strong>du</strong>e.À la suite <strong>du</strong> déclin de la scolastique, dans l’empirisme, puis chez Kant, chezNietzsche, dans la phénoménologie, dans quasiment toute la pensée contemporaine, lesvoix s’unirent contre l’aléatoire signification <strong>du</strong> « <strong>fondement</strong> ». <strong>Le</strong> concept ne parut1. Aristote, « <strong>Le</strong> sujet (ὑποκείμενον) est ce dont tout le reste s’affirme, et qui n’est pas lui-même affirméd’une autre chose », Aristote, Métaphysique, Z, 1028 b, 36, (Paris : Vrin, 1991, p. 241 – cf. aussi Δ, 1017b, 13, p. 182). Cf. P. Aubenque, <strong>Le</strong> Problème de l’être chez Aristote. Essai sur la problématiquearistotélicienne, Paris : PUF, 2005, p. 135-136.120

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!