12.07.2015 Views

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

de méthode 1 ». Simultanément, il faut souligner que la confrontation à J.-L. Marionrestera décisive in toto pour Henry, puisqu’elle coïncide, au bout de son parcours (débutdes années 1990), avec un rapprochement net des motifs religieux 2 . Si Marion avouedonc que l’apport henryen a été méthodologique, le virage se configure aussi comme unvéritable μετά-ὁδός de son œuvre entière, un « après le chemin », un « revenir enarrière afin d’éclairer le chemin parcouru », pour approfondir différemment (et pour lesremettre pour la première fois explicitement en jeu) certains de ses thèmes. Entre autres,il est bien probable que ce fut cette confrontation, plus que toute autre, qui inspira lanécessité d’un passage à la « seconde philosophie 3 ».La « riposte de l’originaire phénoménologique » de J.-L. Marion,venant d’un partage à Henry au sujet de la phénoménalité.Nos analyses précédentes, si elles ont certes été revendiquées commephénoménologiques, voire « onto-phénoménologiques », à cause <strong>du</strong> « non-rapport »entre le <strong>phénomène</strong> et l’être que le « <strong>fondement</strong> » se propose de montrer de manièreimmédiate, n’ont pas toutefois encore éclairci la manifestation de la méthode ellemême(sinon par des brefs esquisses dans la première partie).Or, la « méthode » pour Henry, tout comme pour J.-L. Marion, se manifeste àl’unisson des <strong>phénomène</strong>s. <strong>Le</strong> <strong>phénomène</strong> lui-même est le chemin de sa méthode,puisque si l’on reste tournée vers la « pureté » <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong>, aucun apparaissant nepourra vicier le mode de donation. La quaestio de la « phénoménologie » vient doncrépéter la nécessité de l’« onto-phénoménologie », éclaircissant 1) le dépassement de laphénoménologie historique en tant que renouvellement interne de sa méthode, et 2) lasubsomption, en définitive, de l’une dans le pouvoir de fonder de l’autre, en vertu <strong>du</strong>droit que le <strong>fondement</strong> a pour résumer la phénoménalité fondante l’autrephénoménalité.La riposte de J.-L. Marion nous permet donc de revoir le dépassement préten<strong>du</strong>henryen quant à l’histoire de la phénoménologie : elle est à prendre au sens large,puisque, s’il est vrai qu’il fait jouer des instances husserliennes et heideggériennescontre le <strong>fondement</strong>, il les réélabore dans un questionnement présentant un aspect tout àfait henryen. En vertu de ce « dialogue » au sujet d’une méthode de l’originaire <strong>du</strong><strong>phénomène</strong>, la position marionienne semblera, dans sa relance de radicalisme <strong>du</strong><strong>phénomène</strong>, une refonte aussi de la phénoménologie henryenne à partir de la donation<strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> de manière non-fondamentale.1. J.-L. Marion, « L’invisible et le <strong>phénomène</strong> », op. cit., p. 232.2. Comme en témoigne le cycle de séminaires « Phénoménologie et théologie », avec J.-L. Chrétien,P. Ricœur et J.-L. Marion, terminé le 16 mai 1992 par la conférence de Henry « Parole et religion : laParole de Dieu ». Recueil publié sous le nom de Phénoménologie et théologie, Paris : Criterion, 1998,soigné et préfacé par J.-F. Courtine, et repris en PV IV.3. Cf. infra, troisième partie, chapitre 3.264

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!