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F.P. De Sanctis - Le phénomène du fondement

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<strong>phénomène</strong> (déjà bien enseveli par Husserl) dans le § 7, afin de combler au manque decaractérisation de la « nature phénoménologique de cette phénoménalité pure en tantque telle 1 » <strong>du</strong> flux husserlien de la conscience intime <strong>du</strong> temps. C’est cela, plutôt quela « philologie » (!), qui porterait véritablement Heidegger à l’exigence de penser unesynergie <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> avec le concept de λόγος. Autrement dit, si les <strong>Le</strong>çons de 1905entrevoyaient la question de l’apparaître s’étalant sur le <strong>phénomène</strong> vulgaire, mondain,Heidegger en effet s’enfoncera encore plus dans cette direction, dans la partie B <strong>du</strong> § 7,consacrée au concept de « logos » qui ne fera que montrer comment, selon Heidegger,le « ce qui se montre en lui-même » et le « faire-voir » <strong>du</strong> logos coïncident. L’union desdeux termes de phénoméno-logie, ne témoigne que de cela : « c’est l’identité d’uneessence 2 ».Mais Henry oublie que chez Heidegger, la citation que Henry prend enconsidération, ne fait partie que <strong>du</strong> « concept formel de phénoménologie ». <strong>Le</strong>urdésaccord, si radical soit-il, est clairement biaisé par un simple malenten<strong>du</strong> de lecture.Henry pourrait certes esquiver cette critique en répliquant que le manque deconsidération <strong>du</strong> concept phénoménologique de phénoménologie était délibéré : « il estclair que, si brève soit-elle, la détermination <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> comme ce qui se montredans la lumière est tout sauf formelle », et que donc Heidegger ne fera qu’« expliciterce qui est impliqué dans la présupposition initiale 3 ». Mais il reste, de fait, à laconsidération <strong>du</strong> Vorbegriff de la phénoménologie, et non pas à son possible, qui est lelegs phénoménologique de la phénoménologie : même si c’était bien à cetaboutissement que le § de la méthode de Sein und Zeit avait été voué. <strong>Le</strong>s objections deJanicaud sur ce point restent plus que correctes :M. Henry omet de préciser que Heidegger signale très clairement, à plusieurs reprisesqu’il n’expose au début d’être et temps que le « préconcept » (Vorbegriff) de laphénoménologie, comme l’indique le titre de 7c. Distinguant explicitement entre leconcept vulgaire, le concept formel et le concept phénoménologique, Heidegger setourne vers le possible de la phénoménologie 4 .Pour Heiegger comme pour J.-L. Marion, le réel, l’effectif, sont plus bas que lepossible <strong>du</strong> <strong>phénomène</strong> : l’incompréhension sur l’être et sur la donation vis-à-vis del’ego se ramène à l’incompréhension sur le possible et le concret, le réel.Quelles que soient les conclusions que l’on veuille en tirer, Henry ne prendnullement soin de montrer avoir compris, ne disons pas le concept phénoménologiquede « phénoménologie », mais même la question décisive à laquelle la« déformalisation » heideggérienne fournait une réponse. Pourquoi Heidegger ne s’enest-il pas tenu au concept formel de « phénoménologie » ? C’est précisément cette1. PM, p. 113.2. PM, p. 117.3. PM, p. 115.4. D. Janicaud, <strong>Le</strong> Tournant théologique de la phénoménologie française, op. cit., p. 68.302

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