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Note de l'autour

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trou me paraissait la provocation la plus outrée à laquelle j’avais<br />

jamais fait face.<br />

Néanmoins, je fus surpris quand ils cédèrent et me jetèrent<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s. Je m’en saisis et m’y accrochai <strong>de</strong> quatre mains<br />

tandis qu’ils me hissaient.<br />

Je fus plus étonné encore <strong>de</strong> la violence <strong>de</strong> leur réaction, mais<br />

j’aurais dû m’y attendre. Ils avaient <strong>de</strong>scendu dans cette cellule<br />

un homme à forte poitrine, ou une femme à bite. Ils en tiraient<br />

un monstre.<br />

Je ne voyais rien. La lumière était aveuglante, et j’avais bien<br />

assez <strong>de</strong> mal à trouver mon équilibre sur <strong>de</strong>s jambes qui<br />

n’avaient pas tenu <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois. Certaines n’avaient<br />

même jamais supporté mon poids. Je ne pouvais pas marcher,<br />

rien que tituber d’un côté à l’autre en luttant pour tenir <strong>de</strong>bout.<br />

Ils ne m’aidaient guère. Ils poussaient <strong>de</strong>s cris assourdissants,<br />

et <strong>de</strong>s mots revenaient sans cesse, tels que « diable » et d’autres<br />

dont le sens m’échappait, si ce n’est que les marins avaient<br />

affreusement peur. De moi.<br />

Je sais reconnaître une occasion quand j’en croise une.<br />

Je rugis. Ils répondirent par un hurlement à l’unisson, et<br />

j’avançai <strong>de</strong> quelques pas mal assurés vers le groupe le plus<br />

bruyant. Je fus accueilli par une flèche dans le bras.<br />

Je suis un Mueller. La douleur ne m’arrêta pas ; quant au<br />

bras, j’en avais plusieurs autres tout aussi bons – voire <strong>de</strong>ux<br />

bien meilleurs, puisqu’ils avaient blessé un bras dont je ne me<br />

servais guère. Je continuai d’avancer. La terreur se teinta dès<br />

lors <strong>de</strong> respect. La flèche n’avait fait aucun effet au monstre.<br />

Le commandant criait. Des ordres, sans doute. Je plissais les<br />

yeux dans la lumière pour essayer <strong>de</strong> voir. L’océan était d’un<br />

bleu éblouissant. Le navire et tous ses occupants m’étaient<br />

invisibles, ombres fugaces qui passaient jusqu’à ce que je doive<br />

refermer les yeux.<br />

J’entendis quelqu’un approcher et sentis la vibration <strong>de</strong> ses<br />

pas sur le pont. Je me retournai maladroitement à sa rencontre.<br />

C’est alors que je découvris qu’un cœur supplémentaire m’était<br />

poussé : son couteau en bois trouva celui auquel j’étais habitué,<br />

mais cela ne m’arrêta pas. Je ne maîtrisais le combat à mains<br />

nues qu’avec mes <strong>de</strong>ux bras d’origine, mais, plutôt que <strong>de</strong><br />

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