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Note de l'autour

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yeux pourraient trouver. Mais j’en étais incapable. « Si tu<br />

persistes, je me tuerai ensuite.<br />

— Bêtises.<br />

— Je n’ai pas été purifiée. » Je m’efforçais <strong>de</strong> paraître<br />

désespérée. Cela ne présentait pas <strong>de</strong> difficulté.<br />

« Bêtises, répéta-t-elle.<br />

— Si je ne me tuais pas, les miens le feraient. Ils n’hésiteraient<br />

pas si ceci se produit sans que j’aie d’abord été purifiée.<br />

— Et comment l’apprendraient-ils ?<br />

— Crois-tu que je mentirais aux miens ? »<br />

J’espérais que ma voix rauque et tremblante donnait<br />

davantage une impression <strong>de</strong> dignité offensée que <strong>de</strong> terreur<br />

absolue, mon véritable sentiment.<br />

Peut-être était-ce le cas, car elle s’arrêta, ou plutôt marqua<br />

une pause et <strong>de</strong>manda :<br />

« En quoi consiste cette purification ? »<br />

J’inventai tout un fatras religieux, inspiré à la fois <strong>de</strong>s<br />

pratiques du peuple <strong>de</strong> Ryan et <strong>de</strong> mon besoin personnel <strong>de</strong><br />

solitu<strong>de</strong>. Elle m’écouta. Elle me crut. Et j’effectuai donc un<br />

nouveau trajet dans l’obscurité, pour me retrouver seul dans<br />

une pièce chez Mwabao Mawa – celle qui contenait les coffres.<br />

Mon objectif en ce lieu, me dit-elle, était <strong>de</strong> méditer.<br />

J’y restai une matinée, une soirée et une nuit.<br />

Je ne savais pas quoi faire. Mwabao se trouvait dans la pièce<br />

voisine, celle que nous partagions <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux semaines. Elle<br />

fredonnait une chanson érotique qui me maintenait dans un<br />

état d’excitation sexuelle constante.<br />

Je jouai avec l’idée <strong>de</strong> sectionner mes organes génitaux, mais<br />

je ne pouvais pas savoir avec certitu<strong>de</strong> combien <strong>de</strong> temps<br />

prendrait la régénération, et Mwabao ne confondrait pas la<br />

cicatrice laissée par la castration avec une anatomie féminine.<br />

Je pensai aussi à m’enfuir, bien sûr, mais je savais<br />

parfaitement que la seule voie praticable passait par la chambre<br />

où Mwabao Mawa patientait gaiement. Je jurai encore et<br />

encore – tout bas, bien sûr – en me <strong>de</strong>mandant pourquoi j’avais<br />

eu la déveine <strong>de</strong> me trouver prisonnier d’un corps <strong>de</strong> femme<br />

avec une lesbienne pour geôlier et la gravité ainsi que <strong>de</strong>s<br />

centaines <strong>de</strong> mètres d’altitu<strong>de</strong> en guise <strong>de</strong> barreaux.<br />

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