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Note de l'autour

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chante quand l’ombre du cheval d’un autre le touche. C’est un<br />

imbécile.<br />

— Les Nkumaï ne sont pas <strong>de</strong>s imbéciles, dis-je, et ils<br />

n’entrent pas non plus à Ku Kuei. La forêt est leur habitat<br />

naturel. Ku Kuei effraie tout le mon<strong>de</strong> au point <strong>de</strong> figer la<br />

morve. Si nous évitons <strong>de</strong> paniquer nous aussi, nous serons en<br />

sécurité. »<br />

Ils furent plus nombreux que nous ne l’aurions cru à choisir<br />

<strong>de</strong> suivre Harkint au combat. Nous disposâmes les autres en<br />

une double colonne malgré tout, et commençâmes à marcher<br />

vers le nord-est. Le départ ne fut pas agréable. Certains <strong>de</strong> nos<br />

hommes lancèrent <strong>de</strong>s insultes aux troupes <strong>de</strong> Harkint car elles<br />

abandonnaient le Mueller. Lesquelles les traitèrent <strong>de</strong> lâches en<br />

réponse. La marche fut lugubre tandis que nous partions <strong>de</strong><br />

notre côté, à peine cinq mille hommes, dont certains<br />

désertèrent en chemin. Je ne pouvais pas leur en vouloir, mais<br />

je forçai ceux que j’attrapai à revenir dans les rangs. Cela ne les<br />

dérangeait pas. Ils savaient qu’ils s’enfuiraient sous une heure,<br />

quand les officiers auraient le dos tourné.<br />

Nous parvînmes à la fourche où la fuite vers le nord<br />

impliquait <strong>de</strong> suivre la route principale, à gauche, tandis que la<br />

plus petite, vers l’est, ne pouvait nous mener qu’à Ku Kuei. Le<br />

discours <strong>de</strong> Père fut impressionnant. Mais nous perdîmes <strong>de</strong>ux<br />

mille hommes sur place, alors que la nouvelle nous arrivait que<br />

les forces <strong>de</strong> Harkint avaient été massacrées dans les heures qui<br />

avaient suivi notre départ. Les Nkumaï nous talonnaient, et ils<br />

s’étaient reposés pendant <strong>de</strong>s jours en nous attendant au cou<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la rivière : ils étaient frais, pas nous.<br />

Nous marchions en file, sans espoir, sur la route étroite qui<br />

traversait les ru<strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> l’Est. Il n’y avait guère <strong>de</strong><br />

désertions désormais : dans ces collines, la meilleure assurance<br />

<strong>de</strong> manger était nos chariots, et les déserteurs avaient peu <strong>de</strong><br />

chances <strong>de</strong> survivre alors que l’ennemi nous suivait <strong>de</strong> si près.<br />

Et puis ceux qui étaient encore avec nous formaient le noyau<br />

dur <strong>de</strong>s partisans <strong>de</strong> Père. Des hommes prêts à mourir plutôt<br />

que <strong>de</strong> l’abandonner, pensions-nous.<br />

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