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Note de l'autour

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empêcher d’autres comme lui <strong>de</strong> périr aux mains <strong>de</strong>s<br />

mystificateurs.<br />

Mon ami mort, plus rien ne retardait l’étape suivante <strong>de</strong> mon<br />

voyage. J’avais au contraire toutes les raisons <strong>de</strong> la hâter. Aucun<br />

mystificateur n’en réchapperait. Quel qu’en soit le prix,<br />

Trahison serait libérée <strong>de</strong> leur emprise avant que j’en aie fini.<br />

Tous mes doutes quant à la justice <strong>de</strong>s meurtres que je projetais<br />

avaient disparu. J’avais dépassé le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réflexion et je ne<br />

comptais plus qu’exécuter la décision que j’avais prise à<br />

reculons, mais que j’étais désormais tristement heureux<br />

d’appliquer.<br />

Il fallait établir <strong>de</strong>s priorités. Avant d’agir contre les An<strong>de</strong>rson<br />

en position <strong>de</strong> pouvoir au sein d’autres familles, je <strong>de</strong>vais veiller<br />

à ce que leur île d’origine soit dépeuplée. Il ne fallait pas que <strong>de</strong>s<br />

remplaçants, <strong>de</strong>s légions traîtresses, rageuses et irrésistibles<br />

venues d’An<strong>de</strong>rson puissent voler au secours <strong>de</strong>s dirigeants. Et<br />

la population <strong>de</strong> l’île pouvait atteindre le million d’habitants ;<br />

sûrement pas moins <strong>de</strong> cent mille. La tâche serait longue et<br />

lassante en temps accéléré, armé <strong>de</strong> mon seul couteau <strong>de</strong> fer et<br />

obligé d’aller d’un An<strong>de</strong>rson au suivant. Je serais vieux avant<br />

d’en avoir fait la moitié. Leur <strong>de</strong>struction exigeait un cataclysme<br />

irrésistible, qui les tuerait tous d’un coup. Ce qui n’était pas<br />

dans mes cor<strong>de</strong>s.<br />

J’avais besoin d’ai<strong>de</strong>, et je ne la trouverais qu’en un seul pays.<br />

Mais arriverais-je à persua<strong>de</strong>r les hommes <strong>de</strong> Schwartz <strong>de</strong> tuer,<br />

même si ce faisant ils sauvaient d’autres vies – et, peut-être plus<br />

important, en rendaient <strong>de</strong>s millions plus dignes d’être vécues ?<br />

La philosophie <strong>de</strong>s Schwartz laissait peu <strong>de</strong> place aux jugements<br />

<strong>de</strong> valeur, je ne le savais que trop bien. La vie, c’était la vie. Le<br />

meurtre, c’était le meurtre. Et moi qui les avais laissés encore<br />

innocent, je leur revenais les mains rougies <strong>de</strong> sang, en leur<br />

<strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> m’ai<strong>de</strong>r à tuer.<br />

Pendant <strong>de</strong>s semaines, j’avais vécu tout seul en flux accéléré,<br />

sans manger ni boire, sans parler ni entendre d’autre voix<br />

humaine, à part celle <strong>de</strong> la splendi<strong>de</strong> jeune fille d’An<strong>de</strong>rson.<br />

Pourtant je n’avais pas <strong>de</strong> temps à perdre. Alors, pendant trente<br />

jours encore, je traversai tout le sud du continent, <strong>de</strong> Wood à<br />

Huss. Les arbres firent place à <strong>de</strong>s prairies verdoyantes. L’herbe<br />

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