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Note de l'autour

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Je serrais la lettre <strong>de</strong> Twis sur mon cœur et la relisais<br />

constamment en chemin. J’en terminais la lecture sans avoir<br />

aucune idée <strong>de</strong> ce qu’elle disait. Plus j’approchais <strong>de</strong> Britton,<br />

plus cela <strong>de</strong>venait difficile. Je n’ai jamais connu pareille<br />

angoisse. Mais je ne cessais <strong>de</strong> répéter : ‖Je n’ai pas <strong>de</strong> fils.<br />

Percy est un imposteur‖, sans parler <strong>de</strong> me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comment<br />

on pouvait se présenter <strong>de</strong>vant un homme sans <strong>de</strong>scendance et<br />

se faire passer pour son fils. Contentons-nous <strong>de</strong> dire que j’y<br />

parvins. J’arrivai à <strong>de</strong>stination l’esprit et la mémoire intacts. Et,<br />

surprise, sur ce même bureau, quatre lettres <strong>de</strong> Twis, ouvertes<br />

et manifestement lues, que je ne me rappelais pas du tout avoir<br />

reçues. Je pouvais désormais les lire, et chacune faisait<br />

référence à l’impossibilité <strong>de</strong> Percy.<br />

» Dans ses autres courriers, Twis me rapportait <strong>de</strong>s<br />

commentaires d’amis qui l’avaient accompagné <strong>de</strong>puis Lardner<br />

à l’époque où il était à Britton, <strong>de</strong>s amis qui m’avaient<br />

rencontré. Je me souvenais bien d’eux. Tous se rappelaient très<br />

bien que je n’avais pas d’enfant et que ma femme et moi avions<br />

renoncé à l’espoir d’en voir naître un jour. Il citait ma propre<br />

plaisanterie sur le thème qu’au moins ma femme ne pouvait<br />

plus se soustraire à son <strong>de</strong>voir conjugal une fois par mois.<br />

Aussitôt, en lisant ces lignes, je m’en rappelai les circonstances.<br />

Je me rappelai avoir tenu ces propos. Ce fut comme si quelque<br />

chose cédait en moi. Je me souvins <strong>de</strong> tout. Je n’avais pas <strong>de</strong><br />

fils. Jusqu’à mes quarante ans, où, soudain, je m’étais retrouvé<br />

nanti d’un garçon <strong>de</strong> dix-neuf ans, impatient <strong>de</strong> régner, prêt à<br />

saisir toutes les occasions. Je l’avais nommé gouverneur <strong>de</strong> mes<br />

terres les plus au nord, et il n’avait pas eu besoin <strong>de</strong> plus. En<br />

cinq ans il était <strong>de</strong>venu, fait incroyable, suzerain <strong>de</strong> tout Britton.<br />

Il y a huit ans, il s’est élevé <strong>de</strong> cette position à la tête <strong>de</strong><br />

l’Alliance et l’a transformée en dictature. »<br />

Je secouai la tête. « Pas une dictature, Barton. Une faça<strong>de</strong><br />

pour un conseil <strong>de</strong> scientifiques. Ces sages autoproclamés<br />

règnent aussi à Nkumaï et Mueller.<br />

— Il est toujours bon, en matière <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s, d’être certain <strong>de</strong><br />

qui manipule qui », fit Barton sur un ton mordant, sousentendant<br />

qu’il ne me trouvait pas malin <strong>de</strong> défendre cette<br />

opinion. « Tu ne comprends donc pas ce que je te dis ? Dinte et<br />

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